*Cet article contient de multiples spoilers sur l’ensemble des jeux Red Dead*
Les origines de la saga
Red Dead Revolver a reçu des critiques positives dans son ensemble, saluant son ambiance et son style cinématographique. Ces dernières ont également pointé sa linéarité et les mécaniques un peu rigides comme faiblesses. Bien qu’il n’ait aucun lien narratif avec Red Dead Redemption, il a permis a Rockstar de développer une vision plus ambitieuse pour cette série.

Le nouveau visage du Western
La petite ville abrite des magasins, des hôtels et même un théâtre. Elle sert également de décor à une partie clé de l’intrigue, où John Marston affronte des agents fédéraux. Ces derniers incarnent un gouvernement centralisé, s’imposant sur un Ouest autrefois libre et anarchique. Blackwater reflète le conflit central du jeu, opposant un Far West en déclin à une société en transformation. Ce cadre donne au récit une atmosphère tragique, où personnages et paysages restent hantés par leur passé.

Un gameplay modernisé
Pour les déplacements, le cheval est bien plus qu’un simple moyen de transport, c’est votre compagnon. Le joueur peut cependant capturer de nouveaux chevaux à l’aide du lasso ou en acheter directement. Par ailleurs, certains villages et lieux offrent des options de déplacement rapide, et ce, grâce aux diligences ou aux trains.

La tragique histoire de John Marston
Red Dead Redemption nous plonge en 1911, une époque où les vastes terres sauvages cèdent peu à peu face à la civilisation. John sera suivi du gouvernement et d’Edgar Ross, de l’agence privée Pinkerton, qui joueront un rôle crucial dans cette quête. La traque de ses anciens compagnons l’entraîne dans un périple dangereux, entre loyauté et trahison.
John Marston arrive en train à Armadillo, où Jake, un vieil homme, le conduit à Fort Mercer. Après un échec qui a failli lui coûter la vie, Bonnie MacFarlane le sauve et lui offre des soins en échange de son travail au ranch. Plus tard, il collabore avec le Marshal Leigh Johnson pour éliminer des bandits locaux et préparer une attaque contre Fort Mercer. Avec l’aide de Nigel West Dickens, Seth Briars, et l’Irlandais, il rassemble les ressources nécessaires, notamment une mitrailleuse Gatling. L’attaque est une réussite, mais Williamson s’enfuit au Mexique.

Avec l’Irlandais, John traverse la frontière malgré un comité d’accueil musclé et arrive à Chuparosa. Il rencontre Landon Ricketts, un ancien pistolero, et Luisa Fortuna, une rebelle mexicaine. Il en vient à aider les rebelles menés par Abraham Reyes à renverser le régime d’Allende. Bien qu’Allende et ses alliés trahissent John, Reyes le sauve. Ensemble, ils capturent Escuella à El Presidio et abattent Allende et Williamson lors d’une attaque à Escalera, libérant le Mexique. De retour à Blackwater, le gouvernement ordonne à John de traquer Dutch, ancien chef de sa bande. Avec le soutien d’agents fédéraux et du professeur MacDougal, John infiltre Cochinay, le repaire de Dutch. Après un siège sanglant, Dutch se suicide, affirmant que leur époque est révolue.
De retour à sa ferme, il tente de reconstruire une vie paisible avec sa femme Abigail et son fils Jack. Mais le gouvernement, ne souhaitant pas laisser un ancien criminel en liberté, envoie une armée pour le tuer. Dans un acte de sacrifice, Marston se livre pour sauver sa famille, succombant sous une pluie de balles.
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| John faisant face à Dutch dans une ultime confrontation. © 2010 Rockstar San Diego / Rockstar Games – Red Dead Redemption | Dernier acte de bravoure de John se sacrifiant pour sa famille. © 2010 Rockstar San Diego / Rockstar Games – Red Dead Redemption | 
En 1914, Jack Marston, adulte, décide de venger son père. Tout d’abord, il retrouve Edgar Ross, l’ancien agent des Pinkerton, désormais retraité. Avant l’affrontement, Jack rencontre la femme de Ross, qui décrit son mari comme un homme honorable. Ensuite, Jack rejoint Ross, qu’il trouve en train de chasser aux côtés de son frère. Après un court échange, il affronte Ross dans un duel, motivé par son désir de vengeance.
La richesse de Red Dead Redemption
Techniquement, Red Dead Redemption est une prouesse pour son époque, exploitant au maximum les capacités des consoles de la génération PlayStation 3 et Xbox 360. Il dispose d’un monde vivant et riche en détails, avec des cycles jour/nuit dynamiques et diverses conditions météorologiques. Les vastes étendues de l’Ouest américain et mexicain fidèlement reproduites, offrent des panoramas grandioses invitant à la contemplation. Les environnements offrent une grande variété, allant des forêts denses, de montagnes escarpées et de villages mexicains aux déserts arides. Le tout est sublimé par l’intelligence artificielle des PNJ (personnages non joueurs) et des animaux, rendant le monde vivant et crédible. Cet ensemble dynamique prend tout son sens lors des missions ou d’exploration.
Les joueurs peuvent participer à diverses activités secondaires pour enrichir leur expérience. Tout d’abord, les défis proposent des objectifs variés, comme ceux du survivant, qui demandent de récolter des plantes spécifiques, ou ceux du chasseur, qui impliquent la traque d’animaux particuliers. Par ailleurs, les chasses à la prime permettent de traquer des criminels recherchés, vivants ou morts, selon les choix du joueur. Ensuite, les jeux d’argent offrent la possibilité de s’essayer au poker ou au blackjack. En parallèle, les quêtes secondaires, comme celles des « Étrangers », racontent des histoires uniques et permettent de rencontrer une multitude de personnages.
De plus, les joueurs peuvent partir à la recherche de trésors cachés en suivant des cartes disséminées dans le monde. Enfin, il est courant de croiser des événements aléatoires, comme des PNJ en détresse, qui influencent la réputation et l’honneur du joueur s’ils sont aidés.
Tout au long de l’aventure, le joueur peut trouver divers magasins traditionnels, afin de faire le plein de vivres. Les logements, comme les hôtels ou les maisons, servent de lieux de repos et de sauvegarde. Red Dead Redemption incite à la découverte, notamment via la chasse au trésor dispersée aux quatre coins de la carte. Par ailleurs, la carte est minimaliste et n’offre que les points d’intérêts liés aux missions et aux villes. Le joueur peut se promener dans ce vaste open world sans but, si ce n’est explorer et en apprendre plus sur ce qui l’entoure.
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| Armadillo, l’une des nombreuses villes du jeu. © 2010 Rockstar San Diego / Rockstar Games – Red Dead Redemption | La rivière San Luis symbolise la frontière entre les USA et le Mexique. © 2010 Rockstar San Diego / Rockstar Games – Red Dead Redemption | Les paysages variés donnent un sentiment de voyage. © 2010 Rockstar San Diego / Rockstar Games – Red Dead Redemption | 
Quand l’horreur arrive au Far West
Red Dead Redemption a eu droit à une extension majeure, sortie le 26 octobre 2010, intitulée Undead Nightmare. Elle transforme radicalement le ton et l’ambiance du jeu en proposant une expérience centrée sur une invasion zombie.
L’histoire débute avec John Marston découvrant que sa femme et son fils ont été transformés en zombies. C’est alors qu’il part en quête d’un remède dans un jeu à ton horrifique et humour noir. Le gameplay s’adapte à l’apocalypse : les munitions se font rares, les villages sont envahis par des hordes de zombies. De plus, de nouvelles armes sont introduites, telles que l’huile de feu et la carabine bénie. Des créatures surnaturelles, comme les chevaux de l’Apocalypse et les sasquatchs (ou Bigfoots), apportent une dimension mythologique. L’atmosphère inquiétante est renforcée par une bande-son angoissante et des décors brumeux. Saluée pour son originalité et son contenu riche, cette extension parvient à renouveler brillamment l’expérience de Red Dead Redemption.
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| John sur le dos d’un Cheval de l’Apocalypse. © 2010 Rockstar San Diego / Rockstar Games – Red Dead Redemption : Undead Nightmare | John tentant de sauver une survivante. © 2010 Rockstar San Diego / Rockstar Games – Red Dead Redemption : Undead Nightmare | 
Le studio confirme son savoir-faire en combinant deux genres initialement opposés : Far West et invasion de zombies. L’extension fut récompensée par des notes positives sur Metacritic : la presse lui accordera 87 et les joueurs 8.4.
Red Dead Redemption et Undead Nightmare arriveront sur PlayStation 4 et Nintendo Switch en 2023, puis sur PC en 2024. De plus, les versions Xbox 360 étaient rétro-compatibles sur Xbox One / Series et bénéficiaient déjà d’une amélioration.
Une annonce qui a secoué internet
Au fil des années, de nombreux studios de jeux vidéo ont investi les réseaux sociaux pour promouvoir leurs jeux et rester proches de leurs communautés. Le 16 octobre 2016, Rockstar Games, maître en communication, s’est illustré. Le compte du studio a publié, sur le réseau social X (anciennement Twitter), un logo Rockstar noir sur fond rouge. Ces couleurs emblématiques de Red Dead Redemption ont rapidement suscité des spéculations sur un nouveau titre. Le lendemain, à la même heure, un nouveau post a confirmé qu’il s’agissait bien d’un nouveau jeu se déroulant dans cet univers. Les deux tweets seront massivement relayés et likés sur les divers réseaux sociaux.
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| Premier tweet d’annonce de Rockstar Games le 16 octobre 2016. | Le lendemain, le studio confirmera les spéculations avec un second tweet. | 
Une sortie en grande pompe
Rockstar a levé l’embargo le 25 octobre 2018 à 13h, soit moins d’un jour avant la sortie officielle du jeu. Les tests et les notes de la presse tombent les uns après les autres, et le verdict est unanime : Red Dead Redemption II est un chef-d’œuvre.
Initialement disponible le 26 octobre 2018 sur PlayStation 4 et Xbox One, le jeu arrivera sur PC le 5 novembre 2019. Lors de son lancement, il a battu des records, générant 725 millions de dollars dès son premier week-end tout en surpassant les ventes totales de Red Dead Redemption en deux semaines. Avec plus de 65 millions d’exemplaires écoulés, il est l’un des jeux les plus vendus et les plus acclamés de l’histoire, considéré comme une œuvre d’art et un exemple de l’excellence vidéoludique. Le développement du jeu a duré plus de huit ans, débutant peu après la sortie du premier opus, et en a fait l’un des jeux les plus coûteux jamais créés. Cependant, des rapports font état d’heures supplémentaires obligatoires et non rémunérées, atteignant parfois 100 heures par semaine, ce qui a quelque peu entaché la notoriété du studio.

Rockstar et la narration
Le studio a pris le pari de ne pas faire une suite du jeu de 2010 mais, au contraire, de raconter ce qui a amené la bande de Dutch à la division. Des tensions internes fragilisent le groupe et Arthur Morgan, bras droit de Dutch, se retrouve déchiré entre sa loyauté envers la bande et ses propres convictions.
La bande de Dutch van der Linde
En 1878, Dutch fonde avec Hosea Matthews, sa propre bande. Ils recueilleront un adolescent orphelin, Arthur Morgan. Ils lui apprennent à lire, écrire, à tirer et à monter à cheval. Par la suite, ils accueilleront un autre orphelin, John Marston. Deux femmes s’ajoutent aux hommes, Bessie Matthews, épouse d’Hosea, et Susan Grimshaw, alors compagne de Dutch. Jusqu’en 1899, d’autres membres principaux vont se greffer au noyau principal. John Marston et sa femme Abigail auront un fils, Jack.

Une vie de cavale
En 1899, la bande de Dutch van der Linde se retrouve dans une situation désespérée après un braquage qui tourne mal à Blackwater. Pourchassés par les forces de l’ordre et la Pinkerton National Detective Agency, les survivants s’exilent dans les montagnes enneigées pour échapper à leurs poursuivants. Tandis que Dutch tente de maintenir la cohésion du groupe, des tensions internes émergent et de nouvelles menaces, comme la bande rivale des O’Driscoll, viennent compliquer leur survie. Les membres de la bande, menés par Arthur Morgan, doivent chasser et explorer pour assurer la survie du groupe. La loyauté envers Dutch est mise à rude épreuve, notamment lorsque les plans du leader deviennent de plus en plus imprévisibles et risqués.
Alors que le groupe déménage dans différents campements à travers l’Ouest américain, il se retrouve impliqué dans des conflits locaux, des braquages périlleux et des luttes personnelles. Dutch, de plus en plus instable, cherche désespérément à réaliser son rêve d’évasion vers une liberté illusoire, entraînant la bande dans une spirale de violence. Arthur, confronté à sa propre mortalité et aux actes douteux de Dutch, commence à questionner sa place au sein de la bande. Un questionnement qui se voit brutalement impacté lorsqu’il se voit atteint de tuberculose. Les tensions culminent lors d’une confrontation finale marquée par des trahisons, des pertes tragiques et un choix moral déchirant pour Arthur.
Deux choix majeurs déterminent chacun une fin positive ou négative, en fonction du comportement du joueur durant l’aventure. Le système d’honneur mis tout du long du jeu influence directement la conclusion :
Pour le choix où Arthur retourne chercher l’argent. Si l’honneur est positif, après un combat brutal ente Micah et Arthur, Dutch interrompt et part, ignorant les accusations contre Micah. Abandonné, Arthur succombe à la tuberculose. Si l’honneur est négatif, Arthur perd l’équilibre, et Micah le plaque au sol, le poignardant à la poitrine avant que Dutch intervienne. Ignorant les accusations, Dutch part. Micah achève ensuite Arthur en le tuant à coups de couteau.

Une quête de rédemption
Arthur Morgan, personnage complexe tiraillé entre loyauté et rachat.
Né en 1863, Arthur Morgan perd sa mère très jeune, décédée de causes inconnues. Son père, Lyle Morgan, est arrêté pour vol et finit par être tué sous ses yeux quelques temps plus tard. Malgré leur relation distante, Arthur décide de conserver son chapeau et une photographie de lui. Il finit par être recueilli par Dutch van der Linde, qui devient rapidement une figure paternelle et un mentor. Sous l’aile de Dutch, Arthur grandit au sein du gang, perfectionnant ses compétences de hors-la-loi et adoptant peu à peu les idéaux du groupe. Arthur semble être un homme pragmatique, prêt à tout pour sa bande qu’il considère comme sa famille.
Cependant, à mesure que l’histoire progresse, la corruption de la bande et l’irréversibilité de certains actes le poussent à une réflexion intérieure profonde. Le tournant majeur arrive lors de la mission « Money Lending and Other Sins III ». Leopold Strauss, alors usurier de Dutch, envoie Arthur récupérer des dettes. Lors d’une confrontation avec Thomas Downes, un débiteur malade, Arthur reçoit du sang qui le contamine. Il se voit diagnostiqué de la tuberculose et prend alors conscience de la fin imminente qui l’attend. Confronté à cette réalité, il commence à se remettre en question, cherchant à expier ses fautes et à protéger ses proches des erreurs du passé. Son évolution se caractérise par des actions visant à aider les plus vulnérables, tout en étant confronté à des dilemmes moraux complexes.
Cette quête peut être symbolisée par ses visites auprès de Sœur Calderón, une nonne bienveillante. Ces échanges se déroulent principalement à Saint-Denis et montrent une facette plus vulnérable et introspective d’Arthur. Alors rongé par la culpabilité et conscient de sa maladie terminale, il se confie à elle lors d’une conversation marquante. Il avoue ses regrets, ses doutes sur sa vie passée et exprime son désir de se racheter avant la fin. Sœur Calderón lui conseille de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider les autres et trouver la paix intérieure. Ce dialogue met en lumière l’évolution d’Arthur et son chemin vers la rédemption. C’est un moment profondément humain qui souligne la lutte intérieure d’un homme cherchant à faire le bien avant de disparaître.
Sœur Calderón explique être en partance pour le Mexique pour une « mission ». Nous pouvons en effet la retrouver avec John dans Red Dead Redemption.

Un environnement plus vivant que jamais
Le monde de Red Dead Redemption II est une prouesse technique et artistique, plein de vie et de réalisme. Divisé en plusieurs régions distinctes, il s’étend des plaines verdoyantes aux montagnes enneigées, en passant par les marais embrumés et les déserts arides. La carte se voit massivement agrandie, à l’exception du Mexique qui (chronologiquement) n’avait pas encore de relation avec les USA. Ajout majeur, les régions américaines de Red Dead Redemption rejoignent ainsi les nouvelles. Chaque environnement est soigneusement conçu, avec une attention méticuleuse aux détails. La faune y est riche et variée, comptant plus de 200 espèces d’animaux, d’oiseaux et de poissons. Ils peuvent chasser leurs proies, jouer ou vivre simplement leur vie lors de l’exploration. Espèces qu’Arthur a la possibilité d’observer et d’étudier afin de remplir son encyclopédie.
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| Carte complète de Red Dead Redemption avec les points d’intérêts majeurs | Carte de Red Dead Redemption II, Saint-Denis et ses régions remplacent le Mexique. | 
Les villes et villages qui parsèment la carte sont riches en activités. À Valentine, il est possible de participer à une partie de poker dans un saloon ou de croiser des cow-boys éméchés. Saint-Denis, grande cité industrielle, offre une expérience totalement différente avec ses rues animées, ses tramways et ses boutiques. Chaque lieu possède une identité forte, mise en valeur par les comportements variés des habitants. Ces derniers vaquent à leurs occupations, réagissent aux événements et à Arthur en fonction de sa réputation.
Les PNJ sont conçus avec soin, chacun ayant son propre mode de vie et ses habitudes. Rockstar affirme avoir intégré plus de 1 000 personnages uniques dotés de caractéristiques précises. Ils évoluent dans un cycle jour-nuit qui influence leurs activités, entre travail, loisirs, vie personnelle et routine quotidienne. Arthur a la possibilité d’avoir plusieurs interactions avec eux, comme engager des conversations, les saluer ou même les provoquer. Certains dialogues permettent de découvrir des quêtes secondaires ou des informations utiles.
Tandis que d’autres interactions, comme voler ou menacer, peuvent affecter sa réputation et entraîner des conséquences. Sur PlayStation, ciblez avec L2, sur Xbox avec LT, puis sélectionnez une action avec les touches associées. Par exemple, saluer un passant améliore vos relations, tandis que provoquer peut déclencher une confrontation. De plus, menacer ou voler les PNJ influe sur votre réputation et l’ambiance générale. Les interactions varient entre la ville, les missions ou la nature, rendant chaque rencontre unique et ancrée dans la progression.
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| Le système de réputation est constamment influencé par les actions faites par le joueur. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | Arthur saluant un personnage. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | 
Des conditions climatiques dynamiques renforcent le réalisme en transformant le paysage et même la vie des PNJ. Le monde regorge également d’activités annexes, telles que la chasse, la pêche, les braquages ou encore les quêtes secondaires. À cela s’ajoutent des événements imprévus, comme croiser un vagabond ou être témoin d’un crime.
Chasse, collectibles et exploration
Le monde reprend tout ce que Red Dead Redemption proposait en plus poussé. Et ce, à commencer par la chasse, un élément essentiel pour récolter des ressources et améliorer son équipement. Tout d’abord, elle permet de collecter des peaux, de la viande et des matériaux pour créer des objets ou nourrir le camp. Toute carcasse ou peau peut être transportée à l’arrière du cheval. Ensuite, chaque animal a ses propres comportements, demandant du temps et de l’observation. Par ailleurs, la chasse aux animaux légendaires offre des récompenses uniques, comme des vêtements spéciaux ou des objets rares.
En parallèle, le jeu propose de nombreux collectibles à découvrir. Par exemple, les joueurs peuvent trouver des cartes au trésor, des plantes, des fleurs et des os de dinosaures. Un personnage demandera quant à lui de trouver toutes les cartes à collectionner disponibles dans des paquets de cigarettes.
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| Arthur en pleine partie de chasse à l’arc. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | 144 cartes sont à trouver dans le monde. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | 
Dans ce monde, le joueur a le choix entre respecter les lois sans embûche afin de faire monter son honneur. Mais il peut choisir de vivre comme un véritable bandit, de braquer au risque de voir des primes se mettre dans certaines villes ou régions. Primes qui peuvent s’avérer handicapantes pour l’exploration.
Saint-Denis et le regard vers l’avenir
Saint Denis, la plus grande ville du jeu, incarne l’opulence et la modernité de la fin du XIXe siècle. Inspirée de la Nouvelle-Orléans, elle se distingue par son architecture victorienne et ses rues animées. Ville portuaire en pleine expansion, elle combine industrie, commerce et culture, avec une infrastructure moderne incluant une gare, un tramway et des quais. Elle est divisée en quartiers contrastés : un centre-ville animé avec des magasins et des lieux de divertissement, et des zones plus pauvres marquées par la criminalité. Saint Denis abrite également divers services comme une banque, un poste de police, des commerces et des lieux de rencontre.
La ville joue un rôle clé dans plusieurs événements du jeu : la rencontre avec Angelo Bronte mène à un cambriolage raté du bureau de poste, le braquage de banque provoque la mort de Hosea et Lenny, et une fusillade éclate lors de l’exécution de Colm O’Driscoll. Saint Denis reflète l’urbanisation rapide, tout en mettant en lumière les inégalités sociales et la corruption. Avec une population variée entre élites, travailleurs pauvres et criminels.

Transporté par l’ambiance
La bande-son est une composante essentielle de l’expérience, mêlant compositions originales et morceaux sélectionnés. Supervisée par Woody Jackson, déjà connu pour son travail sur le premier opus, elle s’impose comme une véritable réussite en s’adaptant parfaitement aux émotions. Que le joueur chevauche à travers des plaines désertiques, qu’il se trouve lors d’une fusillade intense ou pendant des instants contemplatifs, la bande-son s’adapte. Des instruments traditionnels comme la guitare, le violon ou l’harmonica reprennent les sonorités typiques du western.
Le jeu intègre également des chansons vocales qui soulignent les passages clés de l’histoire. Des artistes renommés, comme D’Angelo (Unshaken), Rhiannon Giddens (Cruel World) ou Josh Homme (Cruel Cruel World), prêtent leur voix à ces morceaux. Ces chansons, jouées à des moments cruciaux, offrent un impact émotionnel fort.
Et manette en mains ?
Le gameplay est le même que Red Dead Redemption avec un réalisme plus accru. Avec l’ajout de plusieurs armes, dont l’arc, qui permettra plus de discrétion, notamment pour la chasse. Un ajout majeur du titre est le mode à la première personne, véritable force immersive. Le système de soin demande une gestion attentive de la santé, de l’endurance et du sang-froid, symbolisés par trois jauges principales. Pour les maintenir, il est nécessaire de consommer de la nourriture, d’utiliser des toniques ou de se reposer.
L’alcool joue un rôle clé dans l’immersion du jeu. Lorsque vous consommez des boissons comme du whisky, la vision devient floue et l’équilibre se dégrade progressivement. Ces effets s’intensifient si vous enchaînez les verres. En état d’ébriété, Arthur titube et parle d’une voix pâteuse, ce qui modifie son interaction avec l’environnement. L’alcool ou le tabac peuvent impacter également le gameplay. L’alcool, par exemple, réduit temporairement la précision en tir et peut engendrer des comportements imprévisibles, comme des bagarres avec les PNJ. Toutefois, le whisky ou les toniques alcoolisés offrent des avantages en restaurant partiellement votre sang-froid ou votre endurance. Malgré ces bénéfices, leurs effets restent limités. Ivresse qui sera sublimée dans la mission « A Quiet Time » dans laquelle Arthur emmène discrètement Lenny boire un verre à Valentine.
L’un des points les plus impressionnants du jeu, mais aussi l’un des plus débattus, est le réalisme. Chaque action, qu’il s’agisse de fouiller un tiroir, ramasser un objet ou simplement monter à cheval, bénéficie d’une animation détaillée. Cependant, cette quête de réalisme impose une certaine lenteur. Par exemple, looter un corps nécessite de s’agenouiller et de chercher manuellement, ce qui peut sembler laborieux lorsqu’il y a plusieurs cadavres. De même, les déplacements d’Arthur, qu’il marche ou sprinte, reflètent un poids et une inertie qui rendent le tout lent. Ce choix de design délibéré, bien que frustrant pour certains, participe à l’expérience globale.
Le cheval, véritable compagnon de route, joue un rôle crucial. Vous devez le nourrir, le brosser et renforcer votre lien pour améliorer sa vitesse et son énergie symbolisées par des jauges. Si votre cheval meurt, il ne revient donc pas. Les interactions avec lui, comme le calmer en situation stressante permettent d’améliorer les liens. Un élément ayant fait beaucoup de bruit concerne les chevaux. Soucis de réalisme, Rockstar a modélisé les parties génitales de ces derniers s’adaptant aux températures !

Le camp : cœur battant de la bande
Les camps regorgent d’activités, telles que les jeux de cartes, les festivités autour du feu ou les tâches quotidiennes. La chasse joue un rôle clé, car les carcasses fournissent nourriture et ressources que Pearson, le cuisinier, transforme pour maintenir le moral de la bande. Enfin, Arthur dispose d’un espace personnel pour se reposer, s’équiper et s’entretenir.
Durant l’aventure, il est courant d’établir un camp temporaire dans des lieux sauvages de l’open world. Ces derniers permettent au joueur d’avoir les mêmes bienfaits que le camp principal. Ils servent également à cuisiner les viandes obtenues à la chasse et à préparer des potions pour le soin ou la dextérité. Ces moments offrent un calme en pleine nature et une nuit à la belle étoile.
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| Les camps, de véritables lieux de vie. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | Différentes activités sont possibles. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | Le feu sert principalement à cuisiner les viandes. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | 
Une mise en scène cinématographique
Les Braithwaite
Les Gray
La rivalité et ses conséquences
Van der Linde et sa bande se retrouvent coincés entre les deux puissantes familles, chacune cherchant à les manipuler pour leurs propres intérêts. Leur rivalité engendre des conflits violents et des manœuvres stratégiques, impactant profondément Arthur, Dutch et le reste de la bande. Les Braithwaite et les Gray se disputent l’hégémonie locale, révélant une brutalité et une corruption sans limites.
Le dénouement
La rivalité devient tragique avec l’enlèvement de Jack Marston par les Braithwaite. Cette action mène à l’assaut du manoir Braithwaite, où Jack est sauvé au prix de lourdes pertes. L’incendie final du manoir symbolise la colère de la bande de Dutch et scelle l’autodestruction des deux familles. Trahis et affaiblis, les Braithwaite subissent de lourds revers. Les Gray succombent à leur propre avidité et corruption, manipulés tout au long par Dutch et sa bande.

Quelques ombres au tableau
Malgré les notes unanimement positives, certains reproches ont émergé. Premièrement, cela concerne le rythme du jeu, jugé trop lent en raison de son réalisme. En effet, les animations allongent les déplacements, y compris à cheval, ce qui est perçu comme trop long. De plus, le système de combat a également divisé les avis : il manque parfois de dynamisme. Enfin, l’IA des PNJ, bien qu’impressionnante, souffre de certaines incohérences lors des gunfights.
Le problème majeur vise la ville de Saint-Denis, incohérente avec l’univers instauré par Red Dead Redemption. Cette grande cité industrielle marque un tournant de par sa taille, ses infrastructures modernes et ses éléments de technologie avancée. Dans le précédent jeu, Blackwater, plus petite et moins ambitieuse, incarnait la ville moderne et le changement de mode de vie. Saint-Denis rend donc caduc l’impact de Blackwater dans RDR, qui pour rappel, a lieu après.
Au départ de nombreuses missions, Arthur et son cheval doivent souvent parcourir de longues distances, sans option pour accélérer le trajet. Cela peut devenir frustrant pour les joueurs qui préfèrent l’action rapide et l’exploration. Par ailleurs, certaines missions impliquent des trajets à cheval avec des dialogues entre Arthur et les autres personnages, ce qui rallonge encore la durée de la séquence. Bien que sublimes et mis en scène avec la caméra cinématique, ces débuts de missions peuvent casser le rythme.
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| Les fouilles peuvent paraître longues. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | Le mode cinématique apporte une nouvelle vision lors des déplacements. © 2018 Rockstar Studios / Rockstar Games – Red Dead Redemption II | 
Le semi-échec de Red Dead Online
Malheureusement, un sentiment de lassitude peut se faire ressentir dans la proposition du multi. En effet, nous sommes loin d’un monde moderne aux innombrables possibilités, ici on est limités par l’époque. Le peu de contenu narratif, similaire au mode solo, contraste avec ce dernier. Comparé à GTA Online, RDO a peiné à attirer un large public et à maintenir une grosse base active. Malgré ses faiblesses, le studio maintient le multijoueur actif grâce à des mises à jour et du nouveau contenu régulier. Cependant, les critiques n’ont pas éclipsé les qualités du jeu, mais elles ont mis en lumière des points perfectibles.

Une expérience inégalée dans le monde du jeu vidéo
Red Dead Redemption II est une véritable œuvre d’art, marquant un sommet dans la conception des mondes ouverts. À travers l’histoire d’Arthur Morgan et du gang de Dutch, le jeu développe une fresque narrative riche en émotions. La profondeur de l’intrigue est renforcée par une mise en scène, des dialogues et une bande-son retransmettant chaque émotion. Le titre de Rockstar excelle également dans sa reconstitution de l’Ouest américain, avec des paysages, sa faune et un souci du détail. L’univers respire la vie, que ce soit à travers les rencontres aléatoires, les événements ou les interactions.
Les systèmes de chasse, de survie et de gestion du camp encouragent l’exploration et l’interaction avec le monde. Le gameplay, bien qu’ancré dans des mécaniques lentes, brille par son réalisme et renforce la volonté d’immersion. Les activités annexes sont conçues avec soin et complètent la quête principale. Avec ses graphismes impressionnants, Rockstar a fait évoluer le genre du jeu en monde ouvert et reste une référence majeure. Un jeu récompensé par un score de 97/100 sur Metacritic par la presse et de 8,9 par les joueurs.
Avant un potentiel Red Dead Redemption III, nous avons par ailleurs rendez-vous plus tard en 2025 avec GTA VI.
Vous souhaitez plus de rétrospectives ? Venez découvrir Hitman : Maîtrisez l’Assassinat et l’Infiltration.
Red Dead Redemption II est disponible sur PlayStation, Xbox et PC.
															






























