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Test Battlefield 6 : le retour en force du multijoueur ?

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Pierre Vieira-Pinheira

Gamer passionné de cinéma, séries et pop culture ! Je relaie toute l'actualité sur X et rédige pour Araknide !
Dans ce test, nous plongeons au cœur du multijoueur de Battlefield 6. Explosion, chaos et stratégie : le champ de bataille est-il à la hauteur des attentes ?

Avant toute chose, précisons-le : ce test se concentre exclusivement sur l’aspect multijoueur. La campagne solo ne sera pas abordée ici. L’objectif est simple : évaluer ce que le nouveau champ de bataille de DICE a dans le ventre en ligne, là où la série a toujours brillé, mais aussi trébuché. Des sensations de tir au level design, en passant par la coopération et les performances techniques, voyons si ce Battlefield 6 tient vraiment ses promesses.

Ce test a été réalisé sur PlayStation 5.

Un retour attendu et nécessaire

Le lancement de Battlefield 2042 reste gravé dans les mémoires comme un véritable fiasco, et EA en garde encore les stigmates. Malgré des mois de correctifs et d’améliorations, ce dernier traîne toujours l’ombre de son départ raté. Pendant ce temps, Activision et sa franchise Call of Duty régnaient seuls sur le marché des FPS grand public. Une situation où l’absence de vraie concurrence s’est souvent faite au détriment des joueurs, limitant l’innovation et la prise de risque. La rivalité historique entre Battlefield et Call of Duty a toujours poussé les deux séries à se surpasser. C’est précisément ce souffle compétitif que beaucoup espèrent voir renaître. EA joue gros, non seulement pour reconquérir ses fans, mais aussi pour rétablir l’équilibre sur le champ de bataille des FPS.

BlackOps 7 vs BF6
Cette année voit le retour d’un duel au sommet entre les deux géants du FPS grand public.

Après plus de 30 heures passées sur le multijoueur, à explorer les différents modes et classes, il est temps de dresser un premier bilan. Nous sommes conscients qu’un jeu de ce type évoluera au fil des mises à jour et des ajustements. Peut-être sera-t-il intéressant d’y revenir dans quelques mois pour voir comment le jeu aura évolué.

Un contenu solide dès la sortie

Au lancement, Battlefield 6 propose neuf cartes massives réparties sur plusieurs régions du monde, du Caire à Gibraltar, en passant par le Tadjikistan ou Brooklyn. Chaque map dispose de zones de combat modulables, ajustées en fonction du mode choisi, ce qui permet de varier le rythme et l’intensité des affrontements. Les combats redessinent sans cesse les lieux : les bâtiments s’effondrent, les routes se déforment et les abris volent en éclats. Un lieu avantageux en début de partie peut s’avérer totalement déconseillé une fois certaines destructions faites.

Classes et progression
Entre attaques coordonnées et défenses acharnées, chaque carte de Battlefield 6  impose son rythme et son intensité propre.

Côté modes de jeu, nous retrouvons les classiques Conquête et Percée, accompagnés de nouveautés comme Escalade. Dans ce nouveau mode, les points de contrôle disparaissent progressivement pour concentrer l’action. Des formats plus nerveux tels que Ruée, Domination, Match à mort en équipe et Roi de la colline sont également de la partie. Le célèbre mode Portal fait sensation, il donne la possibilité de créer ses propres parties personnalisées en revisitant les cartes. Ironie du sort, la communauté a déjà recréé certaines des maps les plus emblématiques de Call of Duty, comme Shipment et Nuketown.

Le système de classes emblématiques (Assaut, Ingénieur, Soutien et Éclaireur) fait ici une réapparition attendue. Chaque classe possède ses gadgets et atouts spécifiques, tandis que le système d’armement se veut plus souple. Vous pouvez adapter votre équipement à votre manière de jouer. Oui, vous pouvez sortir le sniper en classe Assaut. La progression reste centrée sur le déblocage d’accessoires, d’éléments esthétiques et d’améliorations d’armes. Cette dernière est assez lente mais demande un investissement gratifiant.

Tank Battlefield 6
Outre les classes d’infanteries, les véhicules sont indispensables pour les divers modes de jeux.

Des sensations de jeu retrouvées

Dès les premières minutes, Battlefield 6 offre des sensations solides. La prise en main est fluide, précise et immédiate. Les déplacements gagnent en souplesse, glissade et visée se font naturellement. Les armes possèdent chacune leur personnalité. Le recul, la cadence et le bruit donnent du caractère à chaque tir. Les combats rapprochés sont nerveux, les affrontements à distance plus méthodiques. Les sensations de tir, enfin, rappellent le meilleur de la série. Nous sommes à milles lieux de Battlefield 2042.

Gameplay BF6
Fluide, nerveux et imprévisible, le gunplay maintient une tension constante où il faut toujours rester en alerte.

La coopération entre classes retrouve son importance, aucune n’est au dessus des autres. Un ingénieur répare sous le feu, un soutien ravitaille, un éclaireur repère une escouade ennemie et l’assaut se rend en première ligne. Ces interactions créent une dynamique d’équipe constante. On sent que le jeu récompense la coordination plus que les exploits individuels. Le kinesthetic combat impressionne par sa fluidité et sa nervosité. Déjà bien optimisé durant la bêta, il s’impose ici comme une expérience à la fois réactive et agréable à jouer. Revenir en arrière après une telle sensation de dynamisme semble désormais difficile.

Squad Battlefield 6
Une escouade variée tant dans l’armement que dans le rôle permet de faciliter la victoire.

L’immersion, véritable force du jeu

Les cartes soutiennent cette intensité. Les environnements varient sans cesse, alternant zones urbaines étroites et espaces ouverts pour les véhicules. Visuellement, Battlefield 6 séduit par sa cohérence et son identité. La colorimétrie froide, les tons métalliques et la direction artistique réaliste évoquent clairement Battlefield 3 et Battlefield 4. On retrouve cette patte visuelle à mi-chemin entre authenticité et mise en scène cinématographique. Les environnements racontent une histoire à travers leurs ruines, leurs flammes et leurs débris. Le décor n’est plus un simple fond, il devient acteur du combat.

OPÉRATION TEMPÊTE DE FEU
La carte emblématique « Opération Tempête de feu », héritée de Battlefield 3, illustre parfaitement le savoir-faire visuel et l’identité de la série.

Les moments forts surgissent sans prévenir. Un avion s’écrase, un immeuble s’effondre, un véhicule explose à quelques mètres. Ces imprévus créent de véritables scènes de guerre. Battlefield 6 capture l’essence du champ de bataille : chaotique, brutal, spectaculaire, mais toujours grisant. L’immersion frappe immédiatement notamment par le son. Le travail effectué impressionne : les tirs résonnent, les explosions secouent l’écran, les voix et cris se mêlent au chaos. Loin d’égaler l’horreur de la 1ere Guerre Mondiale de Battlefield 1, le dernier cru d’EA s’en sort avec honneur.

Immersion Battlefield 6
Nous ne pouvons que vous conseiller le mixage audio d’Archives de Guerre pour une immersion plus poussée.

Classes et personnalisation

Le retour des classes emblématiques structurent davantage le gameplay et redonne du sens au travail d’équipe. Chaque classe proposent une expérience unique. La personnalisation reste au cœur de l’expérience. Armes, accessoires et équipements se débloquent progressivement, offrant une réelle marge d’adaptation selon son style de jeu. Le système, plus clair que dans Battlefield 2042, encourage l’expérimentation sans tomber dans la complexité inutile. Vous pouvez affiner chaque détail, de la lunette à la poignée, pour vous adapter à la configuration de chaque carte.

Classe BF6
Chaque classe garde son identité tout en restant flexible. Ici, pour une classe dédiée aux  fusils mitrailleurs nous utilisons une mitraillette.

Côté apparence, les skins et éléments cosmétiques sont nombreux, mais plus sobres que par le passé. DICE semble avoir entendu les critiques concernant les tenues fantaisistes et les looks décalés qui brisaient l’immersion. Les modèles restent cohérents avec l’univers militaire, tout en laissant une légère touche de personnalisation. Un équilibre enfin trouvé entre réalisme et customisation.

Arme BF6
Chaque arme se personnalise dans les moindres détails, du viseur au chargeur, pour coller parfaitement à la manière de jouer de chacun et à la situation.

Tout n’est pas encore gagné

Malgré une base solide, Battlefield 6 traîne encore plusieurs défauts qui nuisent à l’expérience. Les bugs restent fréquents : collisions hasardeuses, animations figées ou encore glitchs… Rien de dramatique, mais ces accrocs rappellent que le jeu manque encore d’un vrai polissage. L’équilibrage des cartes pose aussi problème. Certaines zones favorisent nettement une équipe tandis que d’autres manquent de points de couverture, rendant l’avancée difficile. La taille et la structure de certaines cartes accentuent cette impression de déséquilibre. Dans le mode Percée certaines cartes sont gagnées d’avance.

Vallée de Mirak
La carte « Vallée de Mirak » symbolise à elle seule tous les problèmes d’équilibrage. Dans les modes à objectifs la défense est grandement avantagée.

Enfin, l’interface mérite encore quelques ajustements. L’un des points les plus agaçants concerne l’affichage de l’ennemi responsable de notre mort, brièvement surligné et figé à l’écran après l’élimination. Le procédé s’intègre mal à la mise en scène globale. Dans la franchise, l’adversaire est habituellement mis en évidence en temps réel, vous permettant de transmettre l’information à ses coéquipiers. Ce choix d’affichage post-action paraît donc maladroit et, surtout, peu intéressant sur le plan du gameplay. Par ailleurs, lors de certaines actions spécifiques liées à un succès ou un trophée, il arrive que celui-ci ne se débloque pas, obligeant à recommencer l’action.

Mort Battlefield 6
Si les précédents opus surlignaient les ennemis en mouvement pour permettre de les signaler, ce système, ici, rend le résultat moins lisible et visuellement moins agréable.

Heureusement, le studio reste à l’écoute de sa communauté. Les équipes réagissent rapidement aux retours des joueurs et publient régulièrement des correctifs et mises à jour annoncés directement sur les réseaux sociaux. Une communication plus transparente qui rassure et montre une réelle volonté d’améliorer l’expérience sur la durée.

Quid de l’aspect technique ?

Sur PlayStation 5, Battlefield 6 offre une expérience technique solide et maîtrisée. Le jeu affiche un framerate stable à 60 images par seconde, même lors des affrontements les plus intenses. Les temps de chargement sont extrêmement courts, permettant de rejoindre une partie en quelques secondes. Le moteur Frostbite exploite bien la console : textures fines, effets de lumière réalistes et destruction fluide participent à un rendu globalement impressionnant.

Quelques légers bugs d’affichage persistent, notamment des textures qui tardent parfois à se charger lors de tirs à longue distance. Globalement, le titre tourne sans accroc sur PS5. DICE signe ici une optimisation exemplaire, privilégiant la stabilité et la fluidité à la surenchère technique, pour un résultat à la fois immersif et agréable à jouer.

Aspect technique Battlefield 6 PS5
Explosion, fumée, débris :  EA et les Battlefield Studios livrent un spectacle visuel fluide et immersif, sans jamais sacrifier la performance.

Un signal positif et un avenir radieux

Battlefield 6 signe un retour fort pour la franchise, avec des pics massifs de joueurs sur Steam dès la sortie. En quelques jours, il s’est écoulé à plus de sept millions d’exemplaires toutes plateformes confondues, il s’agit du plus gros lancement de la licence. Un départ solide, soutenu par une communication claire et taquine envers son concurrent.

La Saison 1, intitulée Rogue Ops, débutera le 28 octobre 2025 et se divisera en trois grandes phases : Opérations rebelles, Résistance californienne et Offensive hivernale.

La première introduira une nouvelle carte, un mode tactique 4 contre 4 et divers ajouts d’armes, véhicules et bien plus. La seconde, prévue pour le 18 novembre, proposera un nouvel environnement urbain, un mode Sabotage orienté attaque/défense, ainsi que du contenu supplémentaire pour renforcer la diversité du gameplay. Enfin, la troisième phase, Offensive hivernale, attendue le 9 décembre, apportera un événement saisonnier transformant une carte emblématique sous la neige et introduira des mécaniques environnementales inédites.

Saison 1 Battlefield 6
Tout débute le 28 octobre avec une feuille de route claire : nouvelles cartes, modes inédits et mises à jour régulières pour relancer le dynamisme du multijoueur.

La comparaison avec Call of Duty reste inévitable, depuis toujours, les deux franchises avancent côte à côte. En 2011 Battlefield 3 avait presque égalé Modern Warfare 3 en termes de ventes. Quelques années plus tard, Battlefield 1 avait même surpassé Infinite Warfare.

Aujourd’hui, Battlefield 6 veut raviver cette dynamique perdue. Beaucoup de joueurs souhaitent également moins de skins de personnages fantaisistes, afin de préserver l’ambiance militaire d’origine. Conscients de ces attentes, les Battlefield Studios misent sur la fidélité des fans et un retour aux fondamentaux. Leur objectif est clair : reconquérir le terrain perdu et rétablir l’équilibre face à Call of Duty.

Conclusion :

Pour rappel, ce test concerne exclusivement l’aspect multijoueur de Battlefield 6.

Les + Les –
  • Gameplay (Gunplay / véhicules)
  • Immersion
  • Modes variés
  • Classes à l’ancienne
  • Destruction
  • Priorité au jeu d’équipe
  • Progression lente mais gratifiante
  • Optimisation technique
  • Divers bugs in-game
  • Cartes manquant d’équilibrage
  • Glitchs
  • Interface perfectible
  • Trophées/ Succès sujets à bugs

Battlefield 6 marque un vrai tournant pour la série. Après les erreurs du passé, DICE signe un retour plus maîtrisé et plus cohérent. Le jeu retrouve l’essence du champ de bataille : un chaos organisé, des affrontements spectaculaires et une vraie profondeur tactique. Tout n’est pas parfait. Les bugs persistent, l’équilibrage reste à peaufiner et l’interface demande encore du travail. Les sensations de tir convainquent, la direction artistique rappelle les grandes heures de Battlefield, et l’ambiance sonore participe grandement à l’ensemble.

Avec une première saison prometteuse et une communication plus transparente, EA semble enfin comprendre ses joueurs. Battlefield 6 ne révolutionne pas le genre, mais il redonne espoir à une licence que beaucoup croyaient perdue. Si le studio maintient ce cap et continue d’écouter sa communauté, la franchise Battlefield pourrait bien retrouver sa place légitime. Compte tenu de son état actuel, voici la note que nous décernons au multijoueur :

 17/20.

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