Venom : The Last Dance est le cinquième film du Sony’s Spider-Man Universe (SSU), lancé en 2018 avec le premier Venom. Après des succès au box-office et des critiques mitigées, cet univers accueille désormais le troisième volet de notre symbiote préféré, promettant une conclusion captivante. Porté par Tom Hardy et réalisé par Kelly Marcel, scénariste de la trilogie, quel est le résultat de ce film, et quel avenir attend l’univers de Sony ?
ALERTE SPOILERS

La genèse de Venom dans le SSU
Venom (2018) nous raconte la vie d’Eddie Brock, journaliste d’investigation. Il a pour but d’interviewer Carlton Drake, PDG de la Life Foundation, accusé d’utiliser des cobayes humains. Au fil de son enquête, Eddie est infecté par un symbiote extraterrestre, Venom, qui se nourrit d’adrénaline et aime la violence, lui conférant des pouvoirs surhumains. Tandis que Drake cherche à capturer Venom pour ses propres fins, Eddie doit choisir entre sauver sa vie ou défendre l’humanité.
Dans Venom : Let There Be Carnage, Eddie Brock tente de s’adapter à sa vie avec Venom tout en poursuivant sa carrière. Il croise alors Cletus Kasady, un tueur en série devenu l’hôte d’un nouveau symbiote, Carnage. Tandis que Carnage sème le chaos, Eddie et Venom doivent unir leurs forces pour l’arrêter. Le film explore leur relation complexe, abordant vengeance et rédemption.
Réceptions et Box-office
Les critiques ont reproché au premier Venom son ton incohérent et ses lacunes scénaristiques. Bien que les critiques aient salué Tom Hardy, les journalistes ont jugé l’écriture superficielle et le mélange d’action, d’horreur et d’humour incohérent. En revanche, certains spectateurs ont apprécié le côté divertissant et la dynamique entre Eddie et Venom, avec un humour sombre et des échanges décalés. Avec 100 millions de budget, Venom a surpris au box-office, rapportant plus de 850 millions mondialement.
Let There Be Carnage a reçu un accueil légèrement plus favorable, en partie grâce à l’ajout de Carnage, interprété par Woody Harrelson. La presse a cependant critiqué le manque de profondeur narrative et la courte durée (1h30), qui limitent l’exploration des personnages. Côté spectateurs, l’accueil a été meilleur : le rythme soutenu et le ton décalé ont séduit, et certains ont préféré cette suite. Le film a généré environ 500 millions de dollars, un succès solide malgré les restrictions liées à la pandémie.
En somme, malgré leurs faiblesses, les films ont séduit le public grâce à leur humour et leur action divertissante. La question est : comment le troisième et dernier opus conclura-t-il la trilogie ?

Une dernière danse
L’introduction démarre sans attendre avec Knull (prononcé « Neull »), Dieu des ténèbres et créateur des symbiotes. Entouré de ses Xénophages, Knull envoie ses créatures traquer Venom, détenteur du Codex, clé de la prison de Klyntar où il est retenu.
Nous retrouvons Eddie et Venom dans la continuité directe de la seconde scène post-générique de Spider-Man : No Way Home. Petit couac, toutefois : cette scène est aussitôt annulée, et le morceau de symbiote n’est plus dans le MCU (du moins rien ne le montre), mais placé dans le SSU. Reste à voir si Marvel et Sony ont modifié leurs plans pour Spider-Man. Knull et ses créatures ne sont d’ailleurs pas les seuls à traquer le symbiote : le général Rex Strickland, joué par Chiwetel Ejiofor, considère le duo comme une menace pour la Terre. Parallèlement, le Dr. Teddy Payne, incarné par Juno Temple, cherche à en apprendre plus sur leurs pouvoirs, convaincue de leur innocuité.
Venom : The Last Dance est un pur buddy movie où Eddie et Venom tentent de rallier New York depuis Mexico. Malheureusement, les Xénophages traquent rapidement Venom, le Codex agissant comme balise de repérage sous sa forme complète. En chemin, ils rencontrent un personnage interprété par Rhys Ifans (le Lézard dans The Amazing Spider-Man), ici sans lien avec le Dr. Connors, mais incarnant un hippie fasciné par les ovnis et la Zone 51.

Quand la sauce ne prend plus
Malgré un Tom Hardy qui s’éclate dans son rôle, il laisse transparaître une certaine envie d’en finir. La structure du film ressemble à une succession de scènes pas toujours bien imbriquées, parfois désamorcées par un humour qui, bien que caractéristique des deux premiers volets, paraît ici forcé et atténue les enjeux — même s’il fonctionne par moments. Ce dernier opus souffre d’un cruel manque de rythme, ne décollant qu’au dernier acte. Il en ressort une impression d’incohérence, tant au sein de la trilogie que dans ce film en lui-même.
Côté personnages, le film tente d’instaurer des histoires profondes, mais n’y parvient pas vraiment dans ce format court et rushé. Kelly Marcel, qui passe de scénariste à réalisatrice, propose ici son premier film. Bien qu’il contienne quelques bonnes idées, celles-ci sont malheureusement noyées dans un scénario laborieux et des éléments dispensables. En ce qui concerne les effets spéciaux, les Xénophages sont réussis, contrairement à certains symbiotes. Toutefois, certains plans manquent de perfection, la lumière évoquant sans cesse un tournage en studio. Le final, quant à lui, manque d’enjeux et se termine par une bouillie de symbiotes et une tentative émotionnelle assez ridicule.

Fin et scènes post-génériques
À la fin, Venom se sacrifie en plongeant dans l’acide pour détruire les Xénophages, ce qui le sépare d’Eddie et entraîne sa mort. Avec son décès, le Codex est également détruit. Eddie survit et se réveille à l’hôpital, où un militaire lui annonce que ses déboires ont été effacés contre sa discrétion. Le film se conclut avec Eddie marchant dans les rues de New York et finissant devant la Statue de la Liberté, se remémorant ses aventures avec son symbiote.
The Last Dance nous offre deux scènes post-générique. Dans la première, Knull menace notre univers : « Votre champion est tombé. Votre planète sera mienne. Le Roi Noir est éveillé, je détruirai votre monde, tout brûlera, et vous regarderez. » Son visage apparaît alors à l’écran, menaçant.
Dans la seconde scène, la base d’Area 55 est en ruines, avec le barman capturé précédemment pour avoir vu le symbiote. À terre, un cafard s’approche d’une fiole brisée, similaire à celle utilisée par Rex Strickland pour capturer un fragment de Venom au bar, suggérant ainsi sa survie.

Conclusion
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En somme, The Last Dance s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. Ce Venom atypique, axé sur l’humour et son statut d’anti-héros, peine toujours à s’imposer comme une référence. Ce troisième opus reste néanmoins plus abouti que Let There Be Carnage, bien qu’il ne transcende pas l’univers ; le visionnage reste agréable, et l’humour peut faire mouche. Spider-Man reste absent de ce Sony’s Spider-Man Universe, et Venom semble pour l’instant avoir conclu son histoire. Rappelons que la trilogie se déroule sur une courte timeline d’environ un an, en parallèle de Morbius. Reste à voir si les prochains films du SSU poursuivront cette continuité scénaristique ou si Kraven le Chasseur, prévu pour le 18 décembre, parviendra enfin à relancer cet univers.
Note : 2,5/5











