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Conjuring : L’Heure du jugement – La conclusion d’une ère

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Pierre Vieira-Pinheira

Gamer passionné de cinéma, séries et pop culture ! Je relaie toute l'actualité sur X et rédige pour Araknide !
Conjuring : L'Heure du jugement offre une conclusion attendue au premier acte du Conjuring Verse. Le film marque une étape clé pour la saga horrifique la plus populaire de ces dix dernières années.

Désormais érigé en franchise interconnectée, l’univers Conjuring terrifie les salles obscures depuis 2013. Entre projets plus ou moins indépendants et trame principale, sa colonne vertébrale, The Conjuring, fait son grand retour ce 10 septembre.

Aux origines d’un univers horrifique

Conjuring est aujourd’hui l’une des sagas horrifiques les plus populaires et rentables de l’histoire du cinéma. Né du film The Conjuring de James Wan, il s’est rapidement mué en une véritable franchise interconnectée. Principalement centrée sur les enquêtes paranormales d’Ed et Lorraine Warren, inspirées en partie de faits réel. Cet univers développe une trame principale avec les films The Conjuring, tout en s’enrichissant de spin-offs qui élargissent sa mythologie : la trilogie Annabelle, les deux volets de The Nun ou encore The Curse of La Llorona. L’ensemble suit une chronologie qui débute dans les années 1950 avec The Nun et s’étend jusqu’aux affaires des années 1980. Imprévue à l’origine, la saga ne s’était pas préparée à un tel succès ni à devenir un univers partagé, ce qui peut parfois se ressentir lorsqu’on visionne les films dans l’ordre chronologique des évènements.

Ed et Lorraine Warren
Sorti en 2013, Conjuring, les dossiers Warren a marqué un tournant dans le genre horrifique.

Avec un budget cumulé d’environ 208 millions de dollars, la franchise a généré plus de 2,1 milliards de recettes mondiales (sans compter L’Heure du Jugement). Ces chiffres illustrent la puissance de cette saga, devenue la plus lucrative du genre horrifique. Côté critique, les premiers volets The Conjuring ont été salués pour leur mise en scène et leur ambiance glaçante, tandis que les spin-offs ont reçu un accueil plus mitigé.

Conjuring : L’Heure du jugement, inspiré de l’affaire Smurl de 1986, conclut le premier acte du Conjuring Verse. Cet ultime volet met une dernière fois en avant les époux Warren : un au revoir à ne pas manquer.

Alerte Spoiler

Quand le paranormal se mêle à l’intime

Le film s’inscrit comme une étape clé dans la mythologie de l’univers. Ed et Lorraine Warren se retrouvent confrontés à l’une de leurs affaires les plus marquantes, mêlant phénomènes paranormaux terrifiants et épreuves personnelles. Un mystère qui trouve racine pendant l’une de leur première enquête. Mais surtout lors de la naissance de leur fille Judy. Au centre de l’histoire, une famille ordinaire est la proie d’événements surnaturels inquiétants..

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Symbole d’une épreuve marquante, l’affaire Smurl fut la dernière enquête des Warren dans la réalité.

Peu après sa cérémonie de confirmation religieuse, Heather Smurl reçoit en cadeau un mystérieux miroir. Malheureusement, celui-ci agit comme le déclencheur d’événements surnaturels. Les Warren découvrent bientôt que l’objet n’est pas anodin : il est lié à leur tout premier dossier, une affaire qu’ils avaient fui et jamais réussi à résoudre, qui refait surface. Ce retour du passé les oblige à affronter non seulement une menace spirituelle redoutable, mais aussi leurs propres doutes et fragilités. Tout se révèle alors lié, chaque pièce du puzzle ramenant les enquêteurs vers une vérité à la fois terrifiante et intime. Fidèle à l’ADN de la franchise, ce nouvel opus mêle horreur viscérale et drame humain pour offrir une conclusion chargée d’émotion, où l’épouvante et l’intime s’entrelacent jusqu’au dénouement.

Ed et Lorraine jeunes
Le film s’ouvre sur les époux Warren jeunes, confrontés à leur premier échec pendant la grossesse de Lorraine.

Une réalisation stylée… mais trop sage

Si les codes posés par James Wan irriguent encore Conjuring : L’Heure du jugement, jamais Michael Chaves ne parvient à retrouver la précision et l’inventivité de son prédécesseur. Devenu réalisateur attitré de la saga depuis The Curse of La Llorona, Chaves livre ici un chapitre final qui s’appuie sur une esthétique rétro des années 1980, soignée dans ses décors et soutenue par une bande-son évocatrice. L’ambiance fonctionne, mais elle demeure trop appliquée, comme prisonnière d’un cahier des charges. Là où Wan savait transformer chaque silence en menace et chaque cadre en piège, Chaves se contente souvent de reproduire des effets connus. Cette fidélité rassure les amateurs, mais elle bride toute tentative de renouvellement et amoindrit la puissance horrifique d’un film qui aurait mérité plus d’audace pour conclure la saga.

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Portés par une foi aussi puissante que leur union, les époux Warren restent inébranlables face à la menace.

L’horreur s’efface progressivement derrière une volonté plus intimiste. Plutôt que de miser sur une intensité croissante, le film adopte un rythme volontairement ralenti. D’une part pour s’attarder sur la vie des Warren et la détresse des Smurl. Cette orientation apporte une véritable charge émotionnelle. Les jumpscares, bien que présents, manquent souvent d’inventivité : efficaces sur le moment, ils reposent sur des mécaniques connues et perdent quelque peu en surprise.

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Au cœur de l’intrigue, la jeune Judy s’impose jusqu’à éclipser ses propres parents.

Ce parti pris trouve toutefois son aboutissement dans une conclusion tonitruante, qui tranche avec la lenteur du film. Le dernier acte concentre tout ce qui a été retenu auparavant : une intensité visuelle et sonore, un enchaînement d’actions, jusqu’à un climax qui agit comme une véritable libération. Cette fin spectaculaire redonne de la puissance à l’ensemble. Ainsi, le film cherche moins à effrayer continuellement pour raconter son histoire.

Le cœur battant du Conjuring Verse

L’Heure du jugement consacre une place centrale à la relation entre Ed et Lorraine Warren : leurs doutes, leur amour, mais aussi une tension dramatique liée à l’âge et à l’état de santé d’Ed. Grâce à Patrick Wilson et Vera Farmiga, cette conclusion gagne en profondeur émotionnelle et en sincérité. Leur alchimie à l’écran, intacte depuis le premier opus, continue d’offrir les moments les plus authentiques et poignants.

Lorraine et Ed Warren
La force de leur jeu confère une humanité rare à une saga pourtant ancrée dans le fantastique et le surnaturel.

Présents dans la quasi-totalité des films de l’univers Conjuring, le couple en est devenu le cœur battant. Leur relation dépasse le rôle d’enquêteurs du paranormal pour incarner une union indéfectible face à l’inexplicable. Dans ce dernier chapitre, un traumatisme ancien ressurgit : la naissance prématurée de leur fille, née sans vie puis brièvement réanimée. De cette épreuve, Judy hérite d’un don proche de celui de Lorraine. En effet, elle est marquée par l’entité qui avait jadis attaqué sa mère enceinte.

En réalité, le miroir reçu plus tard par la famille Smurl n’est pas anodin. Des années plus tôt, il avait contraint les Warren à fuir, provoquant ainsi la naissance prématurée et dramatique de Judy. Objet de hantise, il symbolise le passage fragile entre les mondes et incarne une malédiction qui traverse le temps. En reliant ce traumatisme intime à l’enquête des Smurl, le film inscrit son horreur dans une profondeur émotionnelle. C’est ce lien singulier entre effroi et humanité qui distingue la franchise et lui donne toute sa force.

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Marquée et vulnérable, Lorraine affronte son épreuve la plus terrifiante.

Judy et Tony : une nouvelle génération face à l’horreur

Dans ce dernier opus, Judy Warren, la fille d’Ed et Lorraine, occupe une place plus importante qu’auparavant. Déjà entrevue enfant précédemment, elle apparaît ici plus adulte et impliquée dans l’histoire, ce qui permet d’explorer la saga sous un angle générationnel. Sa présence souligne le poids de l’héritage : grandir dans l’ombre de parents confrontés en permanence au surnaturel.

À ses côtés, on découvre Tony, son petit ami, qui apporte une touche d’innocence au récit. Contrairement aux Warren, rompus aux phénomènes paranormaux, Tony incarne un regard extérieur : il est ce témoin profane, parfois dépassé par les événements, mais profondément attaché à Judy. Très attaché à elle et à sa vie atypique il en vient à demander sa main. La conclusion ouvre la voie à la prochaine génération, portée par ce nouveau couple. Il est fort parier qu’ils incarneront les nouveaux visages de la phase 2 de l’univers !

Ed Lorraine et Tony
Fraîchement arrivé dans la famille, Tony voit sa vie basculer brutalement, prêt à tout pour protéger Judy

Derniers rites, derniers frissons

Conjuring : L’Heure du jugement s’impose comme une conclusion respectueuse de la saga initiée par James Wan. Certes, il n’atteint pas la perfection et la puissance du film original, mais il demeure très qualitatif et s’inscrit sans peine parmi les meilleurs opus de la franchise. L’horreur y livre plusieurs séquences marquantes, avant de laisser place à une dimension plus sentimentale, privilégiant l’émotion sans jamais abandonner le frisson.

Ce choix illustre une volonté claire : offrir un adieu digne au couple Warren. La force du film repose avant tout sur l’alchimie entre Patrick Wilson et Vera Farmiga, toujours aussi sincère et émouvante. En mettant moins l’accent sur l’effroi permanent, le film rappelle ce qui caractérise la saga depuis ses débuts : un équilibre unique entre horreur et humanité. Malgré un rythme inégal et une peur moins marquante, L’Heure du jugement réussit à clore le premier arc du Conjuring Verse tout en offrant un dernier hommage poignant à Ed et Lorraine Warren. À bien des égards, il s’impose comme un incontournable du genre.

Au 8 septembre, Conjuring : L’Heure du jugement a dépassé les 194 millions de dollars au box-office mondial. Le budget est estimé à 55 millions, succès immédiat !

NOTE : 3,5/5

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