Licence mythique des consoles Xbox, Gears of War débarque chez son rival historique PlayStation. Une arrivée qui compte préparer celle du prochain opus majeur : Gears of War E-Day en 2026 sur Xbox Series et PC. Reloaded se veut un remaster accessible à tous et jouable en cross plateformes, reprenant le jeu original de 2006.
Ce test ne comporte PAS de spoilers de Gears of War : Reloaded.
Une stratégie qui interroge mais qui s’avère payante
Depuis plusieurs années maintenant Microsoft et sa branche gaming se voit perdre du terrain face à son concurrent Sony/ PlayStation. Malgré des rachats colossaux dont Bethesda et Activision Blizzard , la firme fait face à une série de licenciements significatifs, à la fermeture de plusieurs studios et à l’annulation de projets en développement. Dans le même temps, plusieurs exclusivités Xbox, qu’elles soient majeures ou plus modestes, ont commencé à débarquer sur PlayStation. Parmi les poids lourds ayant rejoint la console rivale, on retrouve Sea of Thieves, Forza Horizon 5 et désormais Gears of War.
Une phase de transition qui pose quelques questions, notamment sur l’avenir du modèle économique traditionnel des consoles Xbox, entre service Game Pass et ouverture multiplateformes.
Quoi qu’il en soit, la sortie de ces ex-exclusivités sur d’autres plateformes sont majoritairement des succès. Par exemple Forza Horizon 5 est régulièrement dans le top des ventes PSN. Cette nouvelle distribution permet non seulement de faire découvrir ces titres à un public plus large mais surtout à leur donner une seconde vie. Et si c’était l’avenir de la marque Xbox ? Un service Game Pass disponible sur plusieurs dispositifs et des jeux maison qui cartonnent chez la concurrence ?
Le retour du classique des « Cover Shooter »
Sorti en 2006, Gears of War a mis sur le devant de la scène un genre encore peu répandu à l’époque : le cover shooter. Ce type de jeu d’action à la troisième personne repose sur une mécanique centrale de couverture, obligeant les joueurs à se déplacer stratégiquement d’abris en abris. Si quelques titres antérieurs avaient déjà esquissé cette approche (comme Kill Switch ou WinBack). C’est bien Gears of War qui en a popularisé les codes et en a fait une norme dans les TPS modernes.

Reloaded, en 2025 n’est pas une revisite complet du jeu initial mais un remaster/portage. Ce qui fait que le titre en garde toutes ses qualités comme tous ses défauts. Ce test pourrait très bien, hors aspects techniques, être valable à l’original. Par ailleurs, de nos jours les cover shooter (dans la définition la plus pure) sont de plus en plus rare. Gears of War vous fait incarner Marcus Fenix, un soldat vétéran libéré de prison pour rejoindre une mission cruciale : sauver ce qu’il reste de l’humanité.
Bienvenue sur la planète Sera
Dans un monde ravagé par les conflits, la planète fait face à une invasion soudaine venue de la Horde Locuste. Ces créatures surgissent le Jour de l’Émergence pour exterminer les humains. La Coalition des Gouvernements Unis (CGU), dernier rempart de la civilisation, mobilise ses forces dans un combat désespéré.
Les protagonistes principaux forment l’équipe Delta, un groupe de soldats d’élite. Au cœur de cette équipe, on trouve Marcus Fenix, à ses côtés, Dom Santiago, son meilleur ami fidèle, reconnu pour sa loyauté et son courage. Ainsi qu’Anthony Carmine, un jeune recrue idéaliste, et Augustus Cole, un ancien champion de football américain au tempérament explosif. Chaque membre apporte une personnalité de manière à renforcer la cohésion du groupe et une dynamique d’équipe.

Côté ennemis, la menace principale vient des Locustes, une race souterraine aux apparences monstrueuses, qui attaque la surface avec une violence implacable. Parmi eux, on retrouve différentes classes : des soldats armés de fusils puissants, des ennemis plus lourds et résistants comme les “Grenadiers”. Il n’est pas imposible de rencontrer d’autres adversaires variés comme les “Wretches” ou les “Brumaks”, qui exigent des stratégies spécifiques pour être vaincus. Les différents type d’antagonistes vous pousseront à alterner entre tir précis, couverture et tactiques d’équipe.

Gameplay nerveux et sans relâche
Gears of War Reloaded conserve la jouabilité signature de la série, centrée sur une mécanique de tir à la troisième personne où la couverture joue un rôle fondamental. Vous devrez constamment utiliser à bon escient les éléments du décor — murs, caisses, véhicules (parfois déplaçables) — pour éviter les tirs ennemis tout en attaquant. Le système de couverture est fluide, permettant de passer rapidement d’une position à une autre. Vous pourrez aussi esquiver ou attaquer au corps à corps avec la fameuse tronçonneuse intégrée au fusil d’assaut.

Le level design est pensé pour favoriser les phases d’action intenses et stratégiques : les environnements sont variés mais toujours cloisonnés encourageant l’utilisation de la couverture. On trouve des espaces ouverts pour les fusillades à distance, mais aussi des couloirs étroits ou des pièces plus confinées qui amplifient la tension. Votre parcours est linéaire sans exploration poussée. Les combats contre des vagues d’ennemis et passages sont entièrement scriptés. Il vous est important de maîtriser la mécanique de rechargement parfait. Cette dernière consiste à appuyer au bon moment pendant le rechargement pour obtenir un bonus de munitions.
La coopération, qu’elle soit avec l’IA ou un second joueur, constitue une mécanique essentielle. À l’aide de plusieurs touches, vous pourrez ainsi gérer le positionnement, l’engagement ou le repli de l’IA. Malgré la linéarité des environnements vous trouverez sur votre routes divers collectibles parfois cachés. Ces derniers s’accumulent et forment plusieurs BD canons à l’univers consultables dans le menu principal.

Le rythme est intense, accentué par une bande-son nerveuse constante. Les temps morts sont rares et gratifiants. Nous ne pouvons que conseiller le mode « Insane » (Démence en français) pour un véritable défis.

Quand la nostalgie montre ses limites
Reloaded hérite également de plusieurs défauts déjà présents dans le jeu original. Si le gameplay reste globalement efficace, il trahit son âge à travers. D’une part lié par une certaine lourdeur dans les déplacements et des animations qui manquent de fluidité. Le sprint, toujours assigné à la touche X, aurait gagné à être repensé pour s’adapter aux standards actuels. La caméra, quant à elle, se révèle parfois capricieuse dans les environnements exigus, ce qui altère la lisibilité de certaines zones. Dommage que les développeurs n’aient pas pensés à un changement type « caméra épaule ».
Il arrive aussi, en avançant trop rapidement, de voir les ennemis apparaître à la volée, ce qui casse l’effet de surprise. Enfin, l’intelligence artificielle — qu’il s’agisse des alliés ou des adversaires — manque régulièrement de réactivité, affaiblissant la tension des combats, surtout en solo. Quelques bugs graphiques subsistent également, la plupart anecdotiques.

Un retour avec une technique revue
Sur le plan technique, Gears of War Reloaded propose un véritable lifting graphique tout en respectant la direction artistique brute et sombre de l’original. Il affiche une résolution 4K avec des textures retravaillées, des effets de lumière modernisés et des modèles de personnages plus détaillés. L’éclairage dynamique et les effets de particules confèrent une nouvelle vie à des environnements autrefois plus ternes. Le rendu global est propre, avec des cinématiques retravaillées et une interface plus lisible, sans pour autant trahir l’identité visuelle de base.

Côté performances, la campagne tourne en 4K à 60 images par seconde, le mode multijoueur, quant à lui, pousse plus loin en proposant un affichage allant jusqu’à 120 FPS sur supports compatibles. Ce gain de fluidité améliore clairement la réactivité en ligne, notamment lors des affrontements nerveux.
Le multijoueur intense
Le multijoueur de Gears of War Reloaded nous a immédiatement replongés dans ce qui fait l’ADN de la licence : des affrontements nerveux, brutaux et terriblement jouissifs. Ajoutons à cela le cross-play et la progression partagée entre Xbox, PlayStation et PC, et l’on obtient une expérience multijoueur plus fédératrice que jamais. Le retour des cartes et modes emblématiques fait l’effet d’une véritable madeleine de Proust. Mais si la nostalgie fonctionne à merveille, il faut bien reconnaître que Reloaded ne cherche pas vraiment à aller plus loin. Le multijoueur reste essentiellement une réédition, riche et soignée certes, mais sans prise de risque majeure. Et si l’exigence de son gameplay ravira les vétérans, elle risque aussi de déstabiliser les nouveaux venus.
Petit couac : avant et après la sortie du jeu, il n’est pas impossible que nous ayons croisé des tricheurs. En effet, à plusieurs reprises, certains joueurs sur PC semblaient « invincibles » et remportaient leurs affrontements en une seule balle. Pour l’heure, aucun correctif n’a été déployé. Les modes de jeu variés restent, en revanche, déserts, la majorité des parties étant en Match à Mort par Équipe.
Conclusion :
| Les + | Les – |
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Oui, en 2025 Gears of War fait daté et quelques défauts liés à son statut de « simple » remaster ne l’aident pas. Mais est-ce mauvais pour autant ? Non : les sensations de gameplay sont toujours plaisantes et portées par une OST percutante. Son mode « Démence » est conseillé, ce dernier mettant en avant tout ce que le jeu propose de mieux. L’arrivée d’un tel titre sur PlayStation pourrait raviver l’intérêt pour le cover shooter. Malgré certaines lacunes, Reloaded réaffirme un genre disparu et rappelle pourquoi il reste LA référence du domaine. En raison de tous les points abordés dans ce test que nous attribuons à Gears of War : Reloaded la note de : 16/20.
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