Les origines de la licence
Tout commence avec le premier jeu, Hitman : Tueur à gages sur PC qui posera les bases et les origines du personnage. Le Dr. Ort-Meyer crée l’Agent 47 dans un laboratoire situé à l’Asile de Satu Mare en Roumanie. Il a été conçu pour être un clone de son créateur et de quatre des plus grands criminels afin d’être l’assassin parfait. Son statut lui confère une intelligence supérieure, une force physique exceptionnelle et une obéissance quasi totale, bien qu’il ait fini par se retourner contre ses créateurs. Son numéro, 47, vient de son numéro de série : il est la 47e et plus aboutie des expérimentations.
L’histoire débute avec 47 qui se réveille dans la chambre d’un hôpital psychiatrique, alerté par une voix familière. Le joueur suit alors cette voix et ses mystérieuses indications vouées à tester les capacités de l’agent. Ce tutoriel permet aux joueurs dans un niveau linéaire de voir tous les aspects du jeu en pratiquant la furtivité et ses mécaniques, le tir. Mais surtout l’utilisation de déguisements servant à tromper ses ennemis et progresser dans la zone. Suite à cette introduction, 47 parvient à s’échapper de l’établissement et marque le début de sa carrière en tant qu’assassin pour l’International Contract Agency (ICA). Diana Burnwood, personnage central de la saga, engagera le protagoniste pour le compte de l’Agence et le guidera tout au long de ses missions.
C’est alors que commence sa traque à travers le monde, ciblant notamment quatre de ses « pères génétiques » : Lee Hong, Pablo Ochoa, Frantz Fuchs, et Arkadij Jegorov. Ces missions dévoilent peu à peu son rôle en tant que création génétique, la conduisant à une confrontation finale avec son créateur. Le personnage 47 est reconnaissable grâce à son look mythique : un costume noir, une cravate rouge et son crâne rasé laissant apparaître sur sa nuque un code-barres symbolisant son statut de création.
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| De gauche à droite, Pablo Ochoa, Ort Meyer, Lee Hong, Frantz Fuchs et Arkadij Jegorov. Tous pères de 47. | Aperçu de 47 et son look mythique. © 2000 IO Interactive / Eidos Interactive – Hitman Tueur à Gages |
Sans pour autant faire l’unanimité, cette première approche a reçu un accueil plutôt positif avec une note des joueurs de 7.4/10 sur Metacritic.
*Le terme « bac à sable » dans les jeux vidéo désigne des environnements ouverts où les joueurs disposent d’une grande liberté d’action pour expérimenter, explorer et interagir avec le monde, souvent sans suivre un chemin ou des objectifs strictement linéaires.
Une infiltration plus poussée
Fort du succès d’un premier jeu prometteur, une suite directe voit le jour en 2002 sur PlayStation 2, Xbox, GameCube et PC. Hitman 2 : Silent Assassin, pousse l’infiltration à un stade plus élaboré et offre aux joueurs la liberté de jouer selon leur propre style. La variété de gameplay est récompensée par un classement en fin de mission, tenant compte des actions du joueur, le but étant de décrocher le score le plus haut, nommé ‘Silent Assassin‘. Autre ajout majeur de ce second opus, la planification de mission, permettant de choisir son approche et ses accessoires avant de se lancer dans sa quête.
Avec un arsenal varié alliant discrétion et efficacité (ou encore l’approche directe), 47 peut utiliser des gadgets comme le chloroforme pour neutraliser sans tuer, des jumelles pour la surveillance et des explosifs. Silent Assassin introduit des nouveautés qui enrichissent l’infiltration, comme la possibilité de s’accroupir, de se cacher derrière de petits objets, de regarder à travers les serrures et de crocheter des portes. Des fonctionnalités bienvenues permettant de rendre le jeu plus immersif avec de nouvelles manières d’aborder chaque mission.
Un second opus plus abouti qui aura su convaincre les joueurs avec une note de 7.8/10 sur Metacritic.
La mémoire fragmentée de 47
Hormis une approche de l’histoire peu courante cet opus n’apportera rien de plus que son prédécesseur dans son gameplay, son level design et même son moteur graphique, identique à Silent Assassin. L’ajout du Bullet Time, une mécanique où le temps est ralenti pendant l’action, notamment popularisé par les films Matrix et le jeu Max Payne, est activé lorsque le joueur n’a plus de vie. La fonctionnalité n’a pas été tant appréciée, n’ayant pas tout à fait sa place dans un jeu basé sur la discrétion et l’infiltration. Le choix des armes et de planification en début de mission n’est pas de retour ce qui laisse apparaitre une répétitivité.
Malgré son peu d’ajouts, Contracts garde des notes solides avec un 8.0/10 pour les joueurs.
Blood Money : Le tournant majeur
La première apparition de notre Assassin sur consoles HD arrive en 2006 sur Xbox 360 avec Hitman : Blood Money, il sortira également sur PlayStation 2, Xbox et PC. Le titre apporte de nombreuses améliorations et fonctionnalités qui redéfinissent l’expérience. La principale étant dédiée au système de réputation. Terminé les missions dans le brouhaha impuni ou encore les Silent Assassin pas assez récompensés. Désormais les choix d’approches influencent la manière dont l’agent 47 est perçu par les ennemis et le monde, affectant la difficulté des missions à venir. Cet ajout permet de récompenser les approches furtives tout en menant la vie dure aux assassins peu soigneux.
Les pièces à jeter ont été introduites de façon à attirer l’attention d’un garde ou d’une cible en étant jetées, créant ainsi une diversion pour plus de discrétion. Il est maintenant possible de déplacer et cacher des corps neutralisés ou éliminés afin d’éviter tout soupçon et augmenter son score. Les cachettes peuvent également servir à la progression. L’une des grandes avancées vient de la fonctionnalité « d’accidents ». En effet le joueur a la possibilité de faire passer la mort d’une cible pour un simple accident et ce grâce au décor (chute d’objets…) ou aux circonstances selon les cibles et l’environnement (électrocutions…). Chaque cible peut être abattue de différentes manières accentuant la rejouabilité.
Les costumes, autrefois passe-partout, sont désormais destinés à des lieux ou actions spécifiques, il arrive parfois de devoir changer d’identité à plusieurs reprises. 47 peut endosser le rôle de serveur, d’agent de sécurité et bien plus encore. Un retour très attendu est la personnalisation en début de mission, désormais enrichie par l’ajout d’accessoires sur les armes. La fonction Picture-in-Picture fait son entrée, permettant d’afficher des événements se déroulant ailleurs sur la carte via une petite fenêtre dans un coin de l’écran. Par exemple, des gardes découvrant un corps ou réagissant à une alerte, prévenant ainsi le joueur. Cette caractéristique disparaitra dans les jeux suivants avant de revenir dans Hitman 2 (2018).
L’environnement est également étoffé, proposant un level design plus poussé grâce à la verticalité et aux divers chemins, créant ainsi un petit monde ouvert. Le tout est aidé par une intelligence artificielle qui ne se limite plus qu’à un simple script. Les gardes réagissent aux bruits suspects, enquêtent sur les indices ou les corps laissés par le joueur et adaptent leurs comportements en conséquence.
Certaines missions de Blood Money se déroulent chronologiquement avant Contracts, tandis que d’autres ont lieu après. Le jeu explore d’abord les événements ayant conduit Agent 47 à être traqué par l’inspecteur Fournier, avant de se focaliser sur sa supposée mort. Rick Henderson, journaliste, est contacté par Alexander Leland Cayne, ancien directeur du FBI, qui cherche à prouver la disparition de 47. Cayne emmène Henderson au crématorium où le corps de l’assassin est sur le point d’être incinéré. Pourtant, au fil de l’enquête, des zones d’ombre émergent sur la véritable nature des événements.
Entre 2004 et 2005, 47 exécute plusieurs missions : il élimine le trafiquant de drogue Don Fernando Delgado au Chili ainsi que des criminels influents aux États-Unis. En parallèle, il affronte La Franchise, une organisation rivale exploitant des clones. Après avoir déjoué un complot visant à assassiner le président des États-Unis, 47 est « tué » par son alliée Diana Burnwood, qui simule sa mort en l’empoisonnant afin de le protéger.
À partir de ce moment, deux fins sont possibles. Dans la première, 47 est bel et bien mort et le joueur assiste à une cinématique finale ou il se fait incinérer. Dans l’autre, on a la possibilité de réveiller l’Agent suite à un baiser de Diana, dont le rouge à lèvres contenait un antidote. Lors de ses propres funérailles, 47 élimine tous les témoins afin de disparaître anonymement. Une résurrection, d’abord envisagée comme alternative, devient finalement canon pour introduire Hitman: Absolution.
Quand l’infiltration perd sa liberté
Hitman : Absolution est le premier jeu édité par Square Enix qui vient tout juste d’acquérir le studio IO Interactive et débarque en 2012 sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC. Absolution proposera une histoire plus personnelle dans laquelle 47 se retrouve trahi par son ancienne employeuse, Diana Burnwood, et poursuivi par l’Agence. Après avoir pris la décision de protéger Victoria, une jeune fille au passé mystérieux liée à Diana, il se retrouve au cœur d’une conspiration qui menace sa vie.
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| 47 dépose Victoria à l’orphelinat de Rosewood afin de la protéger. © 2012 IO Interactive / Square Enix – Hitman : Absolution | Se déguiser en agent d’entretiens s’avère pratique pour entrer dans les bâtiments. © 2012 IO Interactive / Square Enix – Hitman : Absolution |
Changement radical dans la série, le jeu mise principalement sur le scénario et la linéarité. Un ajout majeur du titre est l’Instinct de Tueur, qui permet de voir les ennemis et d’autres éléments à travers les murs pour mieux anticiper les actions. Ce mode permet aussi de marquer plusieurs cibles simultanément et de les éliminer rapidement. Le système de notation, quant à lui, est toujours présent et récompense les joueurs pour leur discrétion et leur approche créative.
Mais alors, où est le problème avec Absolution ? Tout d’abord des niveaux bien trop linéaires, ne laissant pas une libre exploration. Les éléments sont disposés de manière dirigiste, avec des ennemis de dos et des objets à lancer précisément sur le seul chemin disponible. Le tout est facilité par des déguisements placés sur notre route, qui ne servent que pour certains segments d’un niveau et sont souvent situés près des checkpoints. Ils ne sont pas infaillibles pour autant, si le joueur se déguise en garde, les autres gardes du niveau peuvent commencer à le suspecter.
Le gameplay offre également la possibilité limitée d’abaisser la tête pour éviter un contact visuel direct avec les PNJ. Il en va de même pour les défis : Absolution en propose mais ils sont peu diversifiés. Ils requièrent généralement une méthodologie identique. Les développeurs ont mis l’accent sur l’action et les cinématiques, au détriment de la stratégie. Malgré plusieurs modes de difficultés, cet opus est plus accessible et moins exigeant, de part l’IA, parfois incohérente. Hitman : Absolution a tenté d’attirer un public plus large, mais au prix d’un certain éloignement de l’identité qui avait fait le succès de la série.
Opus le moins bien noté par les joueurs, il arrive avec malgré tout un 7.3 sur Metacritic.
En février 2013, sortira sur PlayStation 3 et Xbox 360 le pack Hitman : HD Trilogy qui comprendra Hitman : Silent Assassin, Contracts et Blood Money.
Les adaptations cinématographiques
La licence a eu droit à un passage du petit au grand écran, avec en 2007 le film Hitman, réalisé par Xavier Gens. Il met en scène Timothy Olyphant dans le rôle de l’Agent 47 qui se retrouve traqué par Interpol et par l’Agence après un complot l’impliquant dans une tentative d’assassinat politique en Russie. En chemin, il croise Nika Boronina, une femme qu’il décide de protéger, et ensemble, ils tentent de survivre tout en découvrant la vérité derrière cette trahison. Malgré une certaine fidélité visuelle au personnage, le long métrage a été largement critiqué pour son scénario simpliste et ses libertés prises par rapport au matériau original. On peut lui reprocher également une représentation trop stéréotypée et hollywoodienne de l’Agent 47, éloignée de l’aspect méthodique et subtil dépeint dans les jeux.
Cependant, le film reçut un accueil mitigé, apprécié par certains mais décrié par la majorité des fans. Ce constat se retrouve dans les notes, la presse lui accordera une moyenne de 16%, il sera plus positif par les spectateurs avec 57% sur Rotten Tomatoes. Malgré des critiques mitigées l’adaptation rapporte plus de 100 millions de Dollars au box-office mondial pour un budget estimé à 24 millions, rentable donc.
Une seconde adaptation verra le jour en 2015 avec Hitman : Agent 47. Il ne s’agit pas d’une suite directe, mais d’un nouveau film indépendant, réalisé par Aleksander Bach, avec Rupert Friend dans le rôle de l’Agent 47.
Nous suivons l’organisation nommée le Syndicat, qui projette de créer des agents génétiquement modifiés et surpuissants. Pour mener à bien ce projet, ils ont besoin d’un scientifique ukrainien, le Dr. Litvenko, à l’origine des premiers agents. Leur objectif est donc de capturer sa fille, qui détient des informations cruciales. L’Agent 47, envoyé par Diana, est chargé d’empêcher cette création et de stopper la naissance de ces nouveaux « surhommes ». Au fur et à mesure, Katia découvre qu’elle détient des secrets importants sur l’organisation responsable de la création de l’Agent 47 et d’autres assassins. Elle se rend vite compte qu’elle est liée à ce programme d’une manière particulière. Ils se retrouvent alors associés et engagés dans une course contre la montre pour empêcher le groupe dirigé par le Docteur, de créer une armée d’assassins génétiquement améliorés, menaçant ainsi l’équilibre mondial.
Ce second volet récoltera des notes plus négatives avec 8% par la presse et 40% par les spectateurs. Par ailleurs, il rapportera moins que le film de 2007 au box-office, avec 82.3 millions de Dollars pour un budget de 35 millions. Comme de nombreuses adaptations, Hitman n’échappe pas à la règle avec une réception très mitigée. Le premier film cherchait à se rapprocher de l’essence du jeu avec une approche plus sombre et psychologique, mais il a peiné à convaincre. Hitman : Agent 47 (2015), a pris une direction plus orientée vers l’action et le spectaculaire en approfondissant les origines du personnage. Cet accueil en demi-teinte démontre les défis liés à l’adaptation de jeux vidéo.
Les jeux mobiles Hitman
La franchise a également marqué le monde du jeu mobile sur iOS et Android, avec des titres spécialement conçus pour ces plateformes. Le premier est Hitman GO, sorti en 2014, qui adopte une approche innovante de l’univers de l’Agent 47 sous forme de jeu de stratégie au tour par tour. Chaque niveau se présente comme un diorama stylisé (représentation en 3D d’une scène ou d’un environnement, généralement à échelle réduite). Le joueur doit déplacer son personnage sur une grille afin d’éliminer des cibles ou d’atteindre des objectifs spécifiques.
En 2015, Hitman : Sniper propose une expérience différente, centrée sur les missions de tir au fusil de précision. Le joueur est posté à un point fixe, et doit éliminer des cibles discrètement en accomplissant des objectifs secondaires. Avec une seule carte principale pour sa campagne, il propose plusieurs modes de jeu dont un mode Zombies ! C’est sa suite spirituelle, Hitman Sniper : The Shadows en 2022 qui approfondira cette formule avec l’introduction de nouveaux personnages, chacun doté de compétences et d’armes spécifiques. Ce jeu propose des environnements variés et une narration plus développée. Cependant il se voit rempli de monétisation incitant les joueurs à dépenser pour progresser plus rapidement.
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| Hitman GO | Hitman : Sniper | Hitman Sniper : The Shadows | Hitman : Blood Money Reprisal |
Le renouveau avec World of Assassination
Hitman est sorti le 11 mars 2016 avec son prologue qui servira de tutoriel très fourni et son premier niveau majeur, Paris. Les missions suivantes apporteront de la diversité d’environnement, 47 voyagera à Sapienza (Italie), Marrakech (Maroc), Bangkok (Thaïlande), au Colorado (États-Unis) et à Hokkaido (Japon).
Le prologue se déroule en 1999, où l’Agent 47 commence sa formation à l’Agence. Après avoir tué sa première cible, Kalvin Ritter, et effectué un test final simulant une mission, il est accepté dans l’Agence. Lors de sa rencontre avec Diana Burnwood, il prend le nom de « 47 » et commence sa carrière d’assassin. En 2019, après les événements de Hitman : Absolution, 47 reçoit une mission pour éliminer Viktor Novikov et Dalia Margolis, dirigeants de l’agence de renseignement IAGO, responsables du vol d’informations secrètes. Après avoir exécuté les deux cibles avec succès, il découvre que Novikov a remis des informations sensibles à une source inconnue concernant les « secrets de l’élite mondiale ».
Les niveaux proposent une immense aire de jeu ouverte où les joueurs sont encouragés à explorer, à expérimenter et à trouver leur propre manière d’assassiner les cibles. Chaque milieu regorge de possibilités, allant des méthodes d’élimination subtiles comme des accidents simulés, aux approches plus audacieuses utilisant des armes ou des gadgets. Absolument tout peut être utilisé pour tuer de la manière la plus insolite, chaque objet sert à la diversion ou à l’élimination. Tous les défis ne sont pas de simples ajouts, ils permettent, une fois réalisés de monter son niveau de maîtrise de lieu jusqu’au niveau 20. Chaque montée de niveau récompense le joueur avec de nouveaux outils, des armes inédites, de nouveaux lieux de départ et bien plus encore.
Sapienza est la carte la plus appréciée par la communauté, cela est dû en grande partie à ce qu’elle propose. Il s’agit en effet d’une ville fictive sur la côte italienne entièrement jouable et animée. Sous ses airs de village méditerranéen paisible, avec ses ruelles étroites, sa plage ensoleillée et son église historique, se cache un vaste terrain de jeu pour l’assassinat. La mission principale y conduit l’Agent 47 à éliminer un scientifique reclus dans une villa luxueuse et à détruire un virus mortel caché dans un laboratoire souterrain. Sapienza brille par son level design, de fait chaque recoin de la ville offre des opportunités d’exploration et des approches variées, qu’il s’agisse d’infiltrer la villa déguisé en personnel de maison, de manipuler une séance photo sur la plage ou d’utiliser l’église pour accéder discrètement au laboratoire.
Hitman a également réintroduit les déguisements comme un élément clé du gameplay, permettant de s’infiltrer dans des zones restreintes, allant même au plus près de ses cibles. Cette mécanique, combinée à des opportunités scénarisées offre des moments mémorables et spectaculaires tout en restant accessibles aux nouveaux venus. IO Interactive apporte régulièrement du contenu post-lancement, comme les Elusive Targets, des contrats temporaires. Les développeurs valorisent également l’aspect communautaire en permettant aux joueurs de créer des contrats personnalisés, où ils définissent leurs propres cibles et objectifs. Les joueurs partagent ensuite leurs missions avec la communauté et participent à celles des autres.
Par ailleurs, l’intelligence artificielle s’est améliorée, avec des PNJ qui réagissent de manière plus naturelle et cohérente aux actions du joueur. Ils suivent des routines bien définies, mais peuvent dévier de celles-ci en fonction des perturbations, comme des bruits suspects, des comportements étranges du joueur ou des corps découverts. Les gardes, par exemple, adoptent des comportements vigilants, scrutant les zones à risque, tandis que les civils signalent des incidents. L’IA est aussi conçue pour encourager l’expérimentation : elle peut même punir les erreurs du joueur. Bien qu’elle ne soit pas parfaite – Il est possible d’exploiter certains bugs notamment pour les speedruns -, elle reste plus que complète.
Ce premier épisode du reboot n’a pas que des qualités. Initialement, les joueurs ont peu apprécié le format épisodique et critiqué la connexion obligatoire, même pour certains éléments du mode solo. De plus, ils ont rencontré des problèmes techniques, ainsi que des difficultés liées à la progression des missions et à la sauvegarde des données. Heureusement, les développeurs ont largement corrigé ces problèmes grâce aux mises à jour.
Cette fois-ci le jeu sort dans son entièreté avec de multiples destinations variées, à savoir : Hawke’s Bay (Nouvelle-Zélande), Miami, (États-Unis), Santa Fortuna (Colombie), Mumbai (Inde), Whittleton Creek (États-Unis) et l’île de Sgàil (Atlantique Nord). L’histoire suit les évènements de Hitman (2016), l’agent 47 poursuit sa mission pour traquer le « Client de l’Ombre », Lucas Grey, un ancien membre de Providence. 47 élimine plusieurs cibles importantes liées à la milice de Grey, tout en découvrant des vérités sur son passé et sa création par le Dr Ort-Meyer. Le Constant et trois familles puissantes, « les Partenaires », dirigent Providence. Après avoir capturé le Constant, 47 et Grey se préparent à éliminer les Partenaires. Cependant, le Constant trahit 47 et Grey en prenant le contrôle de Providence, menant à une confrontation finale.
Hitman 2 reprend tous les éléments qui ont fait le succès du reboot en 2016 en y corrigeant ses défauts. Plusieurs éléments se voient de retour comme le Picture-in-Picture mais également la fameuse mallette. La mallette, comme tout objet peut également servir à tuer en étant lancée en plus de servir de transport discret d’objets volumineux, comme un fusil de sniper ou dissimuler des objets suspects… Les modes de jeux multijoueur se voient ici riches en contenu, à commencer par le Sniper Assassin, dans lequel vous devez abattre des cibles seul ou en co-op depuis un point fixe. Le Ghost Mode propose, quant à lui, un mode compétitif où deux joueurs doivent accomplir les mêmes objectifs tout en s’interférant mutuellement. Faute de popularité, le mode sera retiré quelques années plus tard.
Dans la même veine que Sapienza, Hitman 2 propose une carte très appréciée qui met pleinement en valeur le talent d’IO Interactive. Miami, véritable spectacle à grande échelle nous pose ici dans un circuit de course animé lors d’un Grand Prix. Souligné par une ambiance festive et des cibles évoluant dans des zones très peuplées. La carte combine une grande variété de zones, allant des paddocks et garages aux tribunes et à l’enceinte de la piste elle-même. Le niveau accentue sa verticalité, ses multiples voies d’infiltration et ses interactions avec les nombreux PNJ, notamment les membres de l’équipe et les spectateurs. La mission permet d’exécuter des assassinats créatifs et variés, en exploitant l’agitation de l’événement pour camoufler les actions de 47.
Malgré toutes ses qualités, Hitman 2 présente quelques faiblesses. L’intrigue, bien que mieux développée que celle de son prédécesseur, reste toujours en retrait. Graphiquement, il utilise le même moteur que Hitman (2016), ce qui donne une impression de similarité, presque de stagnation. Côté notes, il obtient des retours plus que positifs avec 8.4 sur Metacritic.
Hitman III, sorti en 2021 marque l’aboutissement de la trilogie qui deviendra World of Assassination. Ce troisième volet reprend et développe les éléments qui ont fait le succès des titres précédents, tout en apportant des innovations sur divers plans, comme les graphismes, la narration et la conception des niveaux. Le jeu profite pleinement des capacités des consoles de nouvelle génération que sont la PlayStation 5 et les Xbox Series X/S, il sort également sur Xbox One et PS4. Le jeu bénéficie d’un ray tracing (rendu graphique simulant le comportement de la lumière) et d’une résolution 4K en 60 images par seconde. L’évolution graphique se ressent particulièrement dans les environnements vastes et ouverts, comme les niveaux de Dubai et Berlin. Les personnages et les animations des PNJ sont plus naturels et contribuent à l’immersion.
Après les événements de Hitman 2, 47, Diana Burnwood, Olivia Hall et Lucas Grey poursuivent leur mission pour détruire les Partenaires et Arthur Edwards. Le jeu commence avec 47 et Grey préparant une embuscade au Burj Al-Ghazali pour éliminer le Constant et les Partenaires. Cependant, ils découvrent qu’Arthur Edwards et Alexa Christine Carlisle se sont déjà échappés, tandis que Carl Ingram et Marcus Stuyvesant sont toujours à l’intérieur. Après la mission, ils planifient leur prochaine action, tandis que Diana reçoit un appel d’Edwards, qui se réjouit de son évasion et la menace d’une nouvelle itération de Providence.
Hitman III excelle dans la conception de ses niveaux, avec des environnements vastes et interactifs. Un des exemples les plus marquants est la mission au manoir de Dartmoor, où la mission prend une tournure inattendue en y intégrant une enquête. Le jeu nous emmène dans un manoir anglais où l’agent 47 doit éliminer Alexa Carlisle, membre de Providence. L’intrigue tourne autour du meurtre mystérieux de son frère Zachary, retrouvé mort. Alexa est la principale suspecte et responsable de sa mort pour prendre le contrôle de l’héritage familial. Le niveau implique une enquête où le joueur doit manipuler les indices, interroger les suspects et exploiter l’environnement pour découvrir la vérité et accomplir sa mission. Le manoir regorge de secrets et de complots internes, offrant de multiples approches pour éliminer la cible.
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| Le manoir Dartmoor propose un cadre et une approche uniques. © 2021 IO Interactive / Square Enix – Hitman III | Quand l’enquête se mêle à l’assassinat. © 2021 IO Interactive / Square Enix – Hitman III |
En janvier 2023, Hitman III devient World of Assassination et offre un accès à l’intégralité de la trilogie. Cette initiative permet aux nouveaux joueurs de découvrir toute la série, avec un contenu unifié des trois jeux. De plus, les possesseurs du troisième opus bénéficient d’une mise à jour gratuite, leur permettant également de profiter de l’ensemble de la saga. Cette méthode a permis de rendre le contenu plus cohérent et d’offrir une expérience fluide complète à ceux souhaitant explorer la trilogie sans avoir à acheter chaque jeu séparément. Cette nouvelle édition a également contribué à maintenir la communauté active grâce aux mises à jour régulières et aux événements saisonniers.
Cet ultime opus culmine à 7.8 sur Metacritic par les joueurs et reste mis à jour régulièrement.
Planifier rapidement, frapper précisément : Hitman et le Speedrun
Le speedrun est une pratique consistant à terminer un jeu vidéo le plus rapidement possible, souvent en exploitant des mécaniques, des raccourcis ou des glitchs (dysfonctionnement ou bug) pour optimiser le temps. Les joueurs établissent des stratégies précises et chronomètrent leurs performances pour battre des records, parfois dans des catégories spécifiques (finition avec 100%, utilisation de bugs, etc). La licence Hitman rentre parfaitement dans cette case, le type le plus répandu s’intitule SA/SO pour Silent Assassin/Suit Only. C’est l’une des façons les plus prestigieuses et exigeantes de terminer une mission, il suffit d’atteindre la note Silent Assassin et de ne garder que le costume initial.
Pour parvenir à leurs fins, les speedrunners ont l’embarras du choix pour venir à bout de leurs défis, la saga étant un immense bac à sable. Il en va de même pour l’IA, force d’expérimentation : les joueurs peuvent la « manipuler » en exploitant les comportements des PNJ. Dans le même registre, les bugs ou glitchs permettent de contourner certaines parties du jeu ou de provoquer des comportements inattendus des cibles.
L’avenir d’Hitman
Depuis ses débuts en 2000 avec Hitman : Tueur à Gages, la licence s’est imposée comme une référence dans le genre de l’infiltration. Le tout porté par une liberté quasi totale à ses débuts, évoluant vers un véritable monde ouvert bac à sable, incarné par un personnage emblématique : l’Agent 47. Blood Money représente le sommet de la série classique, grâce à ses niveaux mémorables et ses révolutions. Cependant, tout n’a pas été sans heurts ; Hitman : Absolution a divisé les fans en tentant une approche plus narrative, au détriment de la liberté qui définissait la saga. Bien que techniquement réussi, le jeu a souffert d’un gameplay plus linéaire et d’une ambiance plus hollywoodienne qui éloignait l’Agent 47 de ses racines.
La trilogie World of Assassination, lancée en 2016, repousse les limites en offrant aux joueurs du contenu régulier et une rejouabilité impressionnante. Des niveaux vastes et variés, parfois impressionnants, des centaines de défis, et des intrigues approfondissant l’univers qui ne se limitent pas à une simple cible à abattre. Hitman n’est pas prêt d’avoir atteint son plafond de verre et les prochains jeux ne pourront que repousser les limites.
IO Interactive n’a fait aucune annonce officielle concernant une éventuelle suite à la saga. Seule la version PlayStation VR2 de la trilogie World of Assassination, sortira le 27 mars 2025. Cependant le studio a annoncé Project 007 (titre provisoire), un jeu James Bond avec un scénario original. Le développement n’en est qu’a ses prémices, nous devrions patienter quelques années avant d’en voir plus. Il va s’en dire que l’infiltration devrait être présente dans ce futur titre, de quoi mettre à profit leur expérience.
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