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Araknide

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Comics et Seconde Guerre Mondiale : Quand les Super-Héros Portaient l’Espoir et la Propagande

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Hugo

Adorateur de Superman et de DC Comics depuis mon enfance, j’aime partager ma passion et rester informé de toutes les actualités autour de cet univers et de la pop culture en général !
Découvrez l'importance qu'ont eu les comics durant la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis, utilisés comme outils d'espoir mais aussi de propagande américaine pour l'effort de guerre !
Comics-Superman-Seconde Guerre Mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, les comics jouaient un rôle important aux États-Unis. Véritables symboles d’espoir et outils de propagande américaine pour l’effort de guerre, ces BD ont rassemblé toute une génération lors d’une période difficile de l’Histoire ! Cet article est donc l’occasion de revenir sur cette ère qui a marqué à jamais l’histoire des comics, et d’analyser les différentes couvertures utilisées comme message au peuple à l’époque.

Entre 1938 et 1954, c’est l’Âge d’Or des comics : le succès est immense. Les lecteurs peuvent y trouver une voie d’évasion pour un prix modique. En 1941,  plus de trente éditeurs de comics se partagent le marché aux États-Unis, dont DC Comics. Ils diffusent 150 titres différents et les ventes totales se comptent à 15 millions d’exemplaires par mois, augmentant même jusqu’à 25 millions par mois en 1943 !

Par exemple, à partir du début des années 1940, les numéros de Superman s’écoulent à plus d’un million d’exemplaires. De plus, les éditeurs estimaient une forte transmission des comics une fois achetés, avec cinq lecteurs par magazine en moyenne.

Les super-héros : des symboles d’espoir au service de la propagande américaine

Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), on estime qu’environ 70 millions d’Américains lisaient des comics, soit près de la moitié de la population américaine. Un chiffre faramineux quand on sait que les comics représentent aujourd’hui un loisir de niche, contrairement aux mangas, qui ne cessent d’accroître leur popularité et qui ont complètement envahi les rayons des librairies.

De plus, 25% des magazines expédiés aux soldats depuis les États-Unis étaient des comics selon The New York Times ! Au moins 35 000 copies de Superman étaient envoyées aux soldats chaque mois. Cela montre bien leur importance dans la culture américaine à l’époque, qui s’étendait même jusqu’aux tranchées en Europe.

Soldats lisant des comics pendant la Seconde Guerre mondiale
Soldats lisant des comics dans un trou de combat dans la forêt des Ardennes, en janvier 1945, Seconde Guerre mondiale. Photographie de Tony Vaccaro.

Par ailleurs, les comics relaient à cette époque la propagande américaine et s’impliquent pour mobiliser la population. Les super-héros diffusent des messages politiques, luttent contre le nazisme… Ils appellent à l’effort de guerre, redonnent de l’espoir au peuple et encouragent les soldats, à qui l’on apporte directement des comics pour les booster. Ils incarnent le patriotisme américain. C’est ce qui explique aussi cette forte popularité à l’époque. Quel que soit l’âge ou le sexe des lecteurs, ces magazines représentaient un moyen d’évasion, de réconfort et un moment de positivité bienvenue.

C’est par ailleurs dans cette optique que Joe Shuster et Jerry Siegel, deux adolescents juifs de l’Ohio, ont créé Superman.

Superman : l’origine du super-héros patriotique

Premier super-héros moderne, Superman fait son apparition en 1938 dans le premier numéro d’Action Comics. Un personnage décrit immédiatement comme le « défenseur des opprimés », représentant « la vérité, la justice et la voie américaine ». Ses créateurs, Joe Shuster et Jerry Siegel, y voyaient une occasion d’aider les gens dans un contexte particulièrement anxiogène.

« Qu’est-ce qui m’a amené à créer Superman au début des années trente ? En entendant et en lisant des articles sur l’oppression et le massacre des juifs opprimés et sans défense dans l’Allemagne nazie… en voyant des films décrivant les horreurs des privations subies par les opprimés… j’ai eu le grand besoin d’aider… d’aider les masses opprimées, d’une manière ou d’une autre. Comment pouvais-je les aider alors que je pouvais à peine m’aider moi-même ? Superman était la réponse. »
– Jerry Siegel

Jeunes lisant des comics pendant la Seconde Guerre mondiale
Adolescents achetant des comics dans l’Iowa, en avril 1945. Photographie de Nina Leen, magazine LIFE.

Les deux adolescents sont ainsi à l’origine d’un succès phénoménal. Au départ, les éditeurs étaient réticents quant au succès qu’aurait ce personnage, pensant que c’était « ridicule ». L’éditeur Jack Liebowitz maintenait alors des impressions timides de 200 000 exemplaires pour Action Comics, bien que les revendeurs en demandaient davantage… jusqu’à ce que le quatrième numéro ne soit totalement écoulé. Ainsi, dès le septième numéro, le comic book se vendait à plus de 500 000 exemplaires, ce qui a encouragé DC Comics à créer le titre Superman, entièrement consacré au personnage (alors qu’Action Comics regroupait plusieurs histoires de différents personnages).

Fort de sa popularité, l’Homme d’Acier sera alors fortement utilisé pendant la guerre pour relayer des messages d’espoir et de soutien à l’effort de guerre.

Les comics, instruments d’incitation à l’effort de guerre

War Saving Stamp, Seconde Guerre mondiale
War Saving Stamp de 5$, 1942.

Les comics patriotiques propagandistes se sont d’autant plus développés après l’entrée en guerre des États-Unis, en décembre 1941. En effet, la Seconde Guerre mondiale imposait un effort industriel considérable, avec la production en masse de chars, d’avions ou encore de navires. En conséquence, le gouvernement devait solliciter l’aide financière des Américains. Cela passait notamment par la vente de War Savings Stamps, des timbres d’épargne de guerre, et de War Bonds, des instruments financiers visant à financer des opérations militaires en permettant aux citoyens de prêter de l’argent au gouvernement. De nombreux comics faisaient alors la promotion de ces instruments pour favoriser l’effort de guerre.

La suite de cet article permettra donc de présenter divers exemples de comics qui ont participé à cette propagande américaine et accompagné d’espoir les populations alliées durant la Seconde Guerre mondiale. Les exemples suivants se focaliseront sur les comics DC.

Des exemples de comics

➞ Comic strip Superman, 27 février 1940

Cinq mois après que l’Allemagne ait déclenché la Seconde Guerre mondiale à la suite de l’invasion de la Pologne par l’armée d’Hitler, une courte histoire en deux pages publiée dans le magazine Look montre Superman mettre fin à la guerre. Dans celle-ci, le héros enlève Hitler et Staline et les livre aux juges de la Société Des Nations, où ils sont reconnus coupables du plus grand crime de l’Histoire. Un appel d’espoir et une touche de positivité pour les citoyens et troupes alliées.

Superman Look magazine 1940
Comic strip Superman pour le magazine Look, par Joe Schuster et Jerry Siegel, février 1940.

All-Star Comics #3, décembre 1940

Ce comics marque la première apparition de la Justice Society of America, équipe fictive fondée dans l’univers DC pendant la Seconde Guerre mondiale par le président Franklin D. Roosevelt. Celle-ci avait alors pour objectif de combattre les puissances de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon) et défendre les côtes américaines. Les plus grands héros de l’Amérique sont alors rassemblés pour arrêter les invasions d’Hitler et de ses espions dans le monde, mais aussi pour saboter l’Axe. On retrouve notamment le premier Flash : Jay Garrick, Dr. Fate, Hawkman, le premier Green Lantern : Alan Scott, Sandman, le Spectre, Hourman et The Atom.

All-Star Comics #7, octobre 1941

Dans le septième numéro d’All-Star Comics, la JSA fait un don d’un million de dollars pour aider les orphelins de la guerre, grandes victimes du conflit, que l’on a peut-être tendance à oublier…

All star comics 3 et 7
À gauche : All-Star Comics #3 | À droite : All-Star Comics #7

Superman #13, novembre 1941

Dans le treizième numéro de Superman, celui-ci s’attaque directement à un navire de guerre nazi pour protéger son peuple. Un symbole d’espoir face à un contexte très anxiogène, publié peu de temps avant l’entrée en guerre des États-Unis.

Superman #17, juillet 1942

Ici, l’Homme d’Acier s’oppose directement à deux grands dirigeants de l’Axe : Hitler et Hirohito. Il s’impose largement devant les deux dictateurs, montrés en état de faiblesse face à celui qui incarne le patriotisme américain.

Superman 13 et 17
À gauche : Superman #13 | À droite : Superman #17

Superman: The Dailies – The Failure, février 1942

Dans une histoire du comic strip journalier Superman : The Dailies intitulée The Failure, Clark Kent passe une visite médicale pour devenir soldat. Mais suite à un examen ophtalmologique, il est jugé inapte.

L’auteur utilisa ce moyen pour dire que les États-Unis n’auront pas besoin de Superman pour gagner la guerre, mettant en avant le courage des soldats qui se battent chaque jour sur le front. Les vrais super-héros de l’Amérique, ce sont eux !

Superman - The Failure
Extrait du comic strip Superman: The Dailies – The Failure, février 1942.

The Blue Beetle #12, juin 1942

Bien sûr, Superman et la Justice Society of America ne sont pas les seuls à combattre l’Axe. La première version de Blue Beetle, Dan Garrett, affrontait notamment les Japonais dans le douzième numéro de sa série.

All-Star Comics #14, décembre 1942

Alors que l’Europe est occupée par les nazis, la Justice Society of America traverse l’Atlantique et vient apporter de la nourriture pour les « patriotes affamés ». Elle les aide à combattre les nazis et leur montre comment commettre des sabotages contre les ennemis.

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À gauche : The Blue Beetle #12 | À droite : All-Star Comics #14

World’s Finest Comics #8, décembre 1942

Dans ce numéro, Superman, Batman et Robin vendent des obligations et timbres de guerre à des enfants. En effet, ces ventes représentaient une partie importante de l’effort de guerre américain, permettant de financer l’effort industriel de l’époque ! Les écoles organisaient même des « campagnes d’obligations de guerre » afin de promouvoir leur vente. De même, des concours inter-écoles étaient régulièrement organisés pour encourager les élèves à apporter toute leur monnaie afin de battre les autres écoles.

Action Comics #58, mars 1943

Un autre exemple de comics qui promeut les obligations et timbres de guerre. Ici, Superman imprime lui-même les affiches qui encouragent les Américains à aider financièrement l’État pour participer à « gifler un japonais » (slap a Jap).

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À gauche : World’s Finest Comics #8 | À droite : Action Comics #58

Sensation Comics #13, janvier 1943

Sur la couverture de ce numéro, Wonder Woman renverse des quilles qui représentent les chefs de l’Axe : Hitler, Mussolini et Hirohito. Avec son costume qui reprend les couleurs du drapeau américain, elle représente le rôle fondamental des femmes durant la guerre. Dans un numéro suivant de la série (Sensation Comics #20, août 1943), l’accent est même mis sur les femmes militaires qui combattent les ennemis pendant la guerre. Car oui, les hommes n’étaient pas les seuls à aller au front !

World’s Finest Comics #9, mars 1943

Sur ce numéro, on peut observer Superman, Batman et Robin s’en prendre à Hitler, Mussolini et Tojo, premier ministre de l’Empire du Japon. Ils sont attaqués avec des balles de baseball, ce qui parle aux jeunes Américains. On peut aussi remarquer le texte habituel « Éliminez l’Axe avec des obligations de guerre et des timbres » (Knock out the Axis with war bonds and stamps), qui a toujours pour objectif d’encourager les Américains à financer la guerre.

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À gauche : Sensation Comics #13 | À droite : World’s Finest Comics #9

World’s Finest Comics #11, septembre 1943

Dans un contexte de pénurie alimentaire, Superman, Batman et Robin se mettent au jardinage pour encourager le peuple à cultiver des Victory Gardens, que l’on peut traduire par Jardins de la Victoire. Il s’agit de potagers publics ou privés, destinés à nourrir les familles.

Superman #26, janvier 1944

La couverture de ce numéro montre Superman fait taire la propagande nazie. Il se bat également pour la liberté, comme l’indique la cloche. En effet, celle-ci fait référence à la Liberty Bell de Philadelphie, symbole de l’indépendance et de la liberté que tous les jeunes Américains connaissent à cette époque.

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À gauche : World’s Finest Comics #11 | À droite : Superman #26

Comic Cavalcade #6, mars 1944

Dans ce comics, Wonder Woman explique l’importance du papier pendant la guerre pour la fabrication et l’emballage d’éléments essentiels tels que les rations, les cartouches, les obus ou encore les fusées de parachutes. Cela intervient à un moment de forte pénurie de papier, provoquée par la guerre. L’héroïne demande ainsi à tous les enfants de récupérer le papier et de leur remettre, au lieu de le jeter.

Superman #34, mai 1945

Au moment de la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945, signant la fin de la guerre en Europe, Superman se mobilise pour inciter les Américains à faire des dons à la Croix-Rouge américaine. En effet, l’organisme vient alors en aide aux blessés et aux prisonniers de guerre.

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À gauche : Comic Cavalcade #6 | À droite : Superman #34

Action Comics #86, juillet 1945

Après la victoire des Alliés, Superman fait la promotion du 7ème Emprunt de guerre, appelant le peuple à continuer d’acheter des obligations de guerre à l’État. Ici, Tojo n’est pas écrasé par Superman, mais par l’engagement des Américains.

Action comics 86
Action Comics #86

Bien sûr, d’autres éditeurs comme Marvel Comics, Fawcett Comics – créateur de Captain Marvel, renommé Shazam après son rachat par DC Comics – et d’autres qui n’existent plus aujourd’hui ont aussi participé à donner de l’espoir et à servir la propagande américaine. En voici quelques exemples :

Captain America #1 (mars 1941) et #13 (avril 1942)

Lorsque l’on pense aux super-héros patriotiques américains, difficile de trouver mieux que Captain America ! Avec son costume et son bouclier aux couleurs du drapeau américain, il est le symbole même du combat de toute sa patrie. Dès le premier numéro de Captain America Comics en 1941, on pouvait voir le super-héros au bouclier asséner un coup de poing à Hitler. De même, le treizième numéro montre le personnage combattre un officier japonais diabolisé, représenté avec des dents de vampire et de longs ongles pointus. De plus, le slogan « Remember Pearl Harbor » dans le coin gauche du comics est un moyen d’entretenir l’esprit de vengeance des Américains.

Conçu par deux jeunes auteurs juifs américains comme Superman, Joe Simon et Jack Kirby, il reste l’un des personnages les plus engagés contre l’idéologie hitlérienne et le fascisme.

Captain america 1 and 13
À gauche : Captain America #1 | À droite : Captain America #13

Wow Comics #11, mars 1943

Jouant un rôle très important dans l’effort de guerre, les femmes sont également représentées dans les comics via l’apparition de super-héroïnes. Sur cette couverture, Mary Marvel – personnage qui sera racheté plus tard par DC Comics – est à la tête d’une équipe de femmes impliquées dans l’effort de guerre. On peut y voir une infirmière, une agricultrice, une ouvrière, ou encore une auxiliaire de l’armée américaine.

America’s Best Comics #10, juillet 1944

La couverture montre des super-héros américains piétinant les dictatures allemande et japonaise. Ici, Doc Strange porte un drapeau de l’U.R.S.S. afin d’affirmer l’union des États-Unis avec ce pays durant la guerre. De même, on peut y voir le drapeau du Royaume-Uni et de la Chine nationaliste.

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À gauche : Wow comics #11 | À droite : America’s Best Comics #10

Les Japonais-Américains : victimes oubliées de ces comics

Au début de la Seconde Guerre mondiale, environ 120 000 personnes d’origine japonaise vivaient sur le territoire continental des États-Unis, dont les deux tiers étaient des citoyens américains. De plus, entre 140 000 à 180 000 Japonais-Américains résidaient à Hawaï, soit entre un tiers et la moitié de la population totale de l’île. Malgré le bien que ces comics patriotiques apportaient à de nombreux Américains chaque jour, ceux d’origine japonaise ont donc malheureusement subi ces représentations stéréotypées et caricaturées des Japonais. Ils ne pouvaient échapper aux comics qui faisaient d’eux les ennemis des Américains. Cause directe de mal-être et de questionnements sur leur identité, cela provoqua pour beaucoup des traumatismes.

Par ailleurs, après l’attaque de Pearl Harbor par le Japon en décembre 1941, un décret du président Franklin D. Roosevelt contraignit les 120 000 personnes d’origine japonaise du territoire continental des États-Unis à vivre dans des camps d’internement.

À titre d’exemple, l’image ci-dessous montre un jeune Japonais interné dans un camp en Californie pendant la Seconde Guerre mondiale, en train de lire un comics représentant des japonais en tant qu’antagonistes du récit.

Jeune japonais lisant Boy comics 5 pendant la Seconde Guerre mondiale
Jeune japonais interné lisant Boy Comics #5, Camp de Manzanar, Californie, juillet 1942, photographie de Dorothea Lange.

Cependant, une fois engagée dans la guerre, l’armée américaine comprit qu’il lui faudrait davantage de soldats. Une unité constituée en quasi-totalité de Japonais-Américains, le 100e bataillon d’infanterie, fut alors envoyée en Europe. Une seconde unité similaire, le 442e régiment d’infanterie, fut également créé, pour lequel plus de 10 000 Japonais-Américains de Hawaï s’engagèrent afin de prouver leur loyauté aux États-Unis.

Des comics au cinéma : les cartoons Superman des frères Fleischer

À partir de 1941, Superman est déjà adapté au cinéma sous la forme de cartoons produits par les frères Max et Dave Fleischer ! Plus concrètement, il s’agit d’un ensemble de 17 courts-métrages d’animation d’environ 10 minutes chacun, sortis au cinéma entre 1941 et 1943.

En pleine Seconde Guerre mondiale, certains épisodes montrent l’Homme d’Acier combattre directement des Japonais ou des nazis. C’est notamment le cas de l’épisode 15, intitulé Jungle Drums, où Superman affronte des nazis ayant abattu un avion militaire américain et empêche des sous-marins nazis de détruire une flotte américaine. Les nazis y sont alors représentés avec une tenue blanche ressemblant à un mélange entre le diable et le Ku Klux Klan. À la fin, Hitler apparaît également, apprenant furieusement par la radio la destruction de sa flotte.

Superman Fleischer episode 15, sorti en pleine Seconde Guerre mondiale
Images de l’épisode 15 « Jungle Drumbs » des cartoons Superman de Fleischer Studios et Famous Studios, sorti en mars 1943.

Le rayonnement des comics jusqu’à l’espace aérien

Construit par Boeing, le bombardier américain B-17F 41-24380 est surnommé « Superman » en raison de la présence du super-héros sur un côté de l’avant de l’avion. Il a survécu à toute la durée de la Seconde Guerre mondiale.

Basé en Afrique du Nord, l’avion a connu 17 changements de moteur et plus de 300 impacts de canons antiaériens et de balles. Il n’a jamais été détruit au combat. Six membres de son équipage ont reçu le Purple Heart, une médaille militaire américaine accordée aux soldats blessés ou tués au service de l’armée.

B-17 Superman, Seconde Guerre mondiale
Boeing B-17 « Superman », 1942. Photographie de Margaret Bourke-White, LIFE Magazine Archives.

Pour conclure, les comics étaient bien plus que de simples divertissements pendant la Seconde Guerre mondiale. Véritables symboles d’espoir et outils de propagande pour le gouvernement américain, ils ont fortement marqué cette période de l’Histoire. C’était l’Âge d’Or des comics, une ère marquée par leur très grande popularité.

Cet Âge d’Or continua jusqu’en 1954, où il prit fin après une première crise dans l’industrie. Une crise qui peut s’expliquer par une accusation contre les comics portée par les États-Unis, visant à affirmer que ceux-ci suscitaient des comportements illégaux et pouvaient être responsables de délinquance juvénile. À partir de là, le Comics Code Authority est créé : une autocensure des éditeurs afin de réduire les représentations graphiques de violence, de gore et d’insinuations sexuelles…

Vous lisez des comics ? Découvrez le calendrier actualisé des prochaines sorties DC Comics en VF chez Urban Comics dans notre article dédié !

 

Sources :

  • Bradford W. Wright, Comic Book Nation : The Transformation of Youth Culture in America, John Hopkins University Press, 2001. Disponible gratuitement ici.
  • P. Miquel, La Seconde Guerre mondiale, 1986, p. 338.
  • Le Comics s’en va-t-en guerre (1939-1945) – exposition virtuelle | Collège La Venaiserie, [sans date]. [en ligne].

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