Cyberpunk 2077 était l’un des jeux les plus attendus de sa génération. À sa sortie, les éditions PS4 et Xbox One ont suscité la colère en raison d’une optimisation décevante. Depuis, le titre a beaucoup évolué : mises à jour, DLC, adaptation « Next Gen »… En juin 2025, il devient l’un des jeux phares du lancement de la Nintendo Switch 2. Voyons ce que cette édition définitive a à offrir sur la nouvelle console de Nintendo.
Ce test ne comporte PAS de spoilers de Cyberpunk 2077.
La rédemption de CD Projekt Red
Comme évoqué précédemment, oui, le lancement du titre a été compliqué. Les versions Old Gen souffraient de bugs, de nombreux plantages et d’un manque cruel d’optimisation. Sur PC en revanche il servait de vitrine technologique, seuls quelques bugs étaient à signaler. De son côté, PlayStation remboursait les joueurs possesseurs de versions dématérialisées en intégralité, sans concessions. Cyberpunk étant même retiré du Store en ligne pendant 6 mois, une première dans l’histoire. CD Projekt Red voit alors sa valeur boursière chuter. La plus grosse perte étant la confiance des joueurs. Ces derniers s’étant sentis trahis par les promesses d’un monde ouvert en Action-RPG à choix multiples.
C’est alors que le studio, conscient de l’impact négatif annonce de multiples mises à jour ponctuées d’excuses. Au fil des mois Cyberpunk 2077 gagne en stabilité et du contenu numérique est offert aux joueurs. Le multijoueur se voit annulé afin que l’ensemble des développeurs se consacre à l’optimisation du titre. Les versions Old Gen sont jouables mais sans atteindre la perfection, il est préférable de jouer sur PS4 Pro, PS5, Xbox One X ou Series X.
Le 15 février 2022 marque l’arrivée tant attendue de Cyberpunk 2077 sur consoles de neuvième génération. Les joueurs possédant déjà le titre, en version physique ou dématérialisée, bénéficient d’une mise à jour gratuite. Ils peuvent également transférer leurs sauvegardes existantes. Une extension majeure intitulée Phantom Liberty arrive le 26 septembre 2023, voit le jour exclusivement sur PC, PS5 et Xbox Series. Pour clôturer cette nouvelle phase, CD Projekt RED propose en décembre 2023 une Édition Ultime, incluant le jeu de base et son DLC.
Cyberpunk 2077 s’est vendu à un total de 30 millions d’exemplaires en novembre 2024.
Un univers sombre mais réel
Symbole d’un retour en force, Cyberpunk accompagne le lancement de la nouvelle console de Nintendo. Disponible dès le lancement, le 5 juin 2025 dans sa version Ultime. Vendu en format numérique et sur cartouche complète (à l’exception des voix française, à télécharger). Avec Araknide, on a bouclé le jeu et son DLC pour vous livrer un test en bonne et due forme. Ce portage a ses surprises (oui oui), ses forces… et aussi ses faiblesses.
Le jeu trouve ses racines dans le jeu de rôle papier Cyberpunk 2020, conçu en 1990 par Mike Pondsmith. Inspiré par les classiques de la science-fiction dystopique. Cet univers dépeint un futur sombre où les mégacorporations dominent la société. La technologie y est omniprésente, mêlant implants cybernétiques, intelligence artificielle et réalité virtuelle. La population vit dans une misère généralisée, sous l’emprise du capitalisme le plus brutal. Le cœur du récit se déroule à Night City, une ville fictive californienne marquée par la violence, les inégalités, la corruption et une constante lutte de pouvoir. Les évènements se déroulent 57 ans après les de Cyberpunk 2020.
Nous suivons l’histoire de V, un mercenaire en quête de liberté. Tout bascule lorsque lors d’un casse lors du quel il met la main sur une puce volée, censée contenir le secret de l’immortalité. Mais en l’installant dans sa tête, il devient l’hôte involontaire de l’empreinte numérique de Johnny Silverhand incarné par Keanu Reeves. Johnny est une légende du rock rebelle et terroriste mort depuis 50 ans. Cette cohabitation forcée les condamne tous deux à une lente fusion des consciences. V se lance alors dans une course contre la montre pour sauver sa vie. Son chemin sera semé d’embûches : trahisons, guerres de gangs, manipulations corporatistes et luttes intimes rythmeront sa quête, dans une ville où chacun est prêt à tout pour survivre.
L’effroyable immersion d’un monde qui nous tend les bras
CD Projekt a frappé fort en retranscrivant notre réalité actuelle dans un futur pas si lointain et bien plus pessimiste. Night City est vaste et vertical aux paysages variés. Des camps nomades et la banlieue nommées Badlands, ses simili-bidonvilles aux immenses building privilégiés. Sans parler de certains environnements, véritables décharges à ciel ouvert. Les modes de vies sont entièrement différents et les inégalités sont plus marquées que jamais. Vous aurez le choix de commencer selon trois options, « Gosse des rues », « Corpo » ou « Nomade ». Un départ qui saura démontrer les différences de tout à chacun jusqu’au fameux braquage avec Jackie. Tout amène à cette chute et cette perte inévitable, celle de Jackie et de votre liberté car la cohabitation avec Johnny est semée d’embuche.
Des personnages forts et marquants
Cyberpunk 2077 ne doit pas sa renommée uniquement à Night City, mais aussi grâce à ses protagonistes.
À travers ses missions, V croise des personnages forts qui marquent profondément son parcours. Dès les premiers instants, Jackie Welles fait une entrée remarquée. Ancien petit malfrat devenu mercenaire loyal, Jackie est bien plus qu’un simple coéquipier : c’est un frère d’armes, un ami fidèle, une âme généreuse dans un monde froid et brutal. Leur amitié sert de socle à l’histoire, et les moments partagés avec lui résonnent longtemps.
L’aventure prend ensuite un tournant plus complexe avec la rencontre de Judy Alvarez, experte en danses sensorielles. Son engagement sincère et sa sensibilité humaine offrent une lumière précieuse dans la dureté de Night City. Evelyn Parker, femme d’affaires mystérieuse et ambitieuse, joue un rôle clé dès le début en recrutant V pour une mission risquée. Sa destinée tragique bouleverse le récit et marque un point crucial dans l’intrigue.
Panam Palmer, ancienne nomade des Aldecaldos, incarne une liberté organique et une loyauté farouche. Rebelle au tempérament de feu, elle permet à V de renouer avec un monde solidaire, loin de la verticalité oppressante de la mégapole.
Vivre son aventure dans un jeu d’Action-RPG
Cyberpunk 2077 met l’accent sur la personnalisation et les choix de dialogues, qui influencent relations, quêtes et fins du jeu. Le personnage incarné peut être entièrement façonné, tant physiquement (homme, femme, style vestimentaire) que par ses origines, ce qui débloque parfois des dialogues exclusifs et permet des approches variées selon le style de jeu. Vous aurez accès à plusieurs romances, liées au genre et à l’apparence du protagoniste : Panam et Kerry sont accessibles uniquement aux hommes, tandis que Judy et River s’adressent aux femmes. Ces relations se construisent au fil de quêtes dédiées et peuvent influencer la conclusion de l’histoire.
L’expérience RPG repose sur une progression classique : amélioration des compétences (piratage, combat, discrétion…), équipement d’armes et d’implants cybernétiques, et personnalisation du style de jeu. Cette liberté permet d’aborder les missions de multiples façons, ce qui amène à des dialogues et cinématiques uniques. Chaque partie peut être radicalement différente d’un joueur à un autre, ou même lors d’une nouvelle aventure.
Au-delà de la trame principale, Cyberpunk 2077 propose une multitude de contenus secondaires : quêtes annexes scénarisées, contrats, affrontements contre des cyberpsychos, romances et événements aléatoires. L’univers regorge de détails narratifs, et passer à côté de ces contenus serait dommage tant leur richesse est importante.
De nouvelles manières de jouer à Cyberpunk 2077
Sur Switch 2, Cyberpunk 2077 peut être joué de plusieurs façons, chacune offrant une expérience légèrement différente. En mode nomade, le jeu tourne en 720p dynamique, avec un framerate stabilisé à 30 fps. C’est la version la plus pratique pour jouer, et elle reste étonnamment fluide compte tenu de la richesse de Night City. En mode docké, la résolution passe à 900p, toujours avec un framerate plafonné à 30 fps. L’image est plus nette, les effets visuels un peu plus présents, et l’expérience se rapproche de celle sur console de salon.
L’une des vraies surprises vient de la prise en charge du mode souris via un Joy-Con droit. Loin de valoir l’expérience PC cette option reste agréable et change de l’ordinaire. Grâce à la compatibilité, il est possible de brancher un clavier et une souris en USB-C, ce qui offre un confort de jeu inédit sur une console Nintendo. Les menus, la visée et les déplacements deviennent plus précis, et cela change radicalement la manière d’aborder les fusillades ou le piratage. Cyberpunk 2077 prend en charge le gyroscope pour la visée. Le mode portable n’est pas parfait, il est possible de lancer une grenade par inadvertance avec la gâchette.
Une version avec beaucoup de concessions ?
Pour faire entrer Cyberpunk 2077 dans les entrailles de la Nintendo Switch 2, de nombreuses concessions techniques ont été nécessaires. Si l’expérience globale reste étonnamment fidèle, le jeu affiche des textures simplifiées, une distance d’affichage réduite, et un aliasing bien présent. Les effets de lumière, les ombres dynamiques et les reflets ont eux aussi été allégés pour soulager le GPU de la console. Le framerate a également été revu à la baisse pour garantir la stabilité. Le mode Qualité cible 30 FPS constants, tandis que le mode Performance tente d’atteindre 40 FPS en réduisant la résolution. Le DLSS vient en renfort pour lisser l’image et améliorer les performances, mais au prix de quelques artefacts visuels notables.
Parmi les autres concessions notables : la densité du monde a été réduite. Le trafic est moins fourni, les foules moins vivantes, et certaines animations ont disparu. L’ambiance générale reste cohérente, mais Night City paraît parfois moins organique que sur PC ou consoles next-gen. À cela s’ajoutent des temps de chargement plus longs et parfois les textures chargent sous nos yeux.
Enfin, en mode nomade l’autonomie reste limitée à environ deux heures trente. Parfois plus si vous baissez la luminosité, le son et coupez le wifi. Il n’est pas impossible qu’en dehors de Night City en véhicule, l’accélération semble bloquée. Une manière plus ou moins subtile de laisser le jeu charger en arrière plan.
CONCLUSION de Cyberpunk 2077 sur Switch 2
Pour rappel, cet article concerne exclusivement l’édition Nintendo Switch 2. Un test sur d’autres supports donnerait lieu à un bilan différent, tant sur les points positifs et négatifs que sur la note finale.
| Les + | Les – |
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Certes, ce n’est pas l’édition idéale pour découvrir le titre ambitieux de CD Projekt RED. Cependant, les joueurs y trouveront un véritable avantage en mode portable, qui reste de loin la meilleure expérience possible sur console nomade. Les downgrades effectués pour faire tourner le titre sont notables, mais malgré cela, l’essence même de Cyberpunk est bien présente. Grâce à une histoire prenante, des personnages forts et l’immersion dans Night City, il est difficile de passer à côté d’un tel univers. Véritable retour en force de CDPR avec Cyberpunk 2077 sur Nintendo Switch 2.
NOTE : 17/20
