Deux semaines après la sortie de la Switch 2, il est l’heure de faire le bilan sur cette dernière console de Nintendo.
Une place confortable
Lancée en mars 2017, la Nintendo Switch première du nom a marqué un tournant décisif pour la firme japonaise après l’échec commercial de la Wii U. Dès son lancement, la Switch a séduit par son concept hybride, capable de passer instantanément du salon au mode nomade. Fort d’un design épuré, de manettes/ Joy-Con détachables, d’une interface simple et d’une approche axée sur le jeu convivial, elle a rapidement trouvé son public. Portée par des titres majeurs comme The Legend of Zelda : Breath of the Wild, Super Mario Odyssey ou Mario Kart 8 Deluxe, elle s’est imposée comme un véritable phénomène mondial. Malgré un hardware en retard dès sa sortie, cela n’a pas empêcher Nintendo d’offrir de véritables expériences bien optimisées. (pas sur du paragraphe)
En début 2025, la console dépasse les 150 millions d’unités vendues, devenant l’une des consoles les plus populaires de tous les temps.

Un design affiné et modernisé
D’un premier coup d’œil, la Nintendo Switch 2 reste fidèle à l’ADN visuel de la première génération : console rectangulaire à écran central, Joy-Con détachables, port cartouche. La console arbore cependant un châssis légèrement plus fin, avec des bords plus arrondis et un revêtement mat antiglisse qui lui donne un aspect plus premium en main. Les nouveaux Joy-Con conservent leur format emblématique, plus grand avec des courbes plus ergonomiques. La Switch 2 propose un design sobre, uniquement rehaussé de touches de bleu et d’orange discrètement placées sous les sticks et sur les tranches des Joy-Con. Un nouveau bouton « C » pour GameChat est intégré sous le bouton home.
À l’arrière, la grille de ventilation est redessinée, plus fine et discrète. Tandis que le pied rétractable reprend l’idée du modèle OLED. Pour le mode « jeu sur table », la béquille arrière de la console gagne en solidité. Une seconde itération qui conserve son identité mais son design et sa qualité donne une allure plus adulte. Elle s’inscrit dans la continuité, tout en apportant cette sensation de montée en gamme qui manquait à la première version. Nous n’avons plus la sensation d’avoir un jouet entre les mains.
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Le menu principal, mis à part quelques nouveautés garde la même base | Un support vertical, bien plus rigide et plus discret permet d’incliner votre console comme bon vous semble |
Nintendo muscle son jeu
La Nintendo Switch 2 améliore également chaque aspect technique de son aînée. Pour commencer l’écran passe de 6,2 pouces (7 pour le modèle OLED) à 7,9 pouces. On revient certes à un écran LCD, mais de haute qualité, qui ne fait aucunement regretter l’OLED, tant le gain apporté est appréciable. Ce dernier propose un taux de rafraîchissement variable jusqu’à 120 Hz en mode portable. Sa résolution atteint le 1080p, compatible HDR10, améliore l’affichage des images en augmentant la plage de luminosité et de couleurs. En mode docké, la console peut désormais atteindre une résolution 4K à 60 images par seconde.
Sous le capot, la console embarque un nouveau processeur Nvidia comprenant un CPU 8 cœurs, 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. Il est toujours possible d’ajouter de la mémoire avec des cartes SD Express. Un bond considérable qui la situe proche d’une PS4 Pro sur le plan des performances. Les nouveaux Joy-Con 2, quant à eux, adoptent un design plus ergonomique, des sticks plus résistants, des boutons SL/SR agrandis et un bouton C dédié à une nouvelle fonction GameChat (sorte de Discord / Party Vocale). Leur fixation magnétique remplace les rails classiques et donne une sensation de solidité. Une pression sur un bouton dédié permet de détacher le Joy-Con désiré.

Côté audio, les haut-parleurs internes ont été revus à la hausse avec un son plus détaillé. Désormais équipée de deux ports USB-C afin de pouvoir, non seulement charger par le haut, mais aussi brancher une caméra. La prise Jack elle, est toujours présente pour une sortie casque. Enfin, le poids est d’environ 535 g qui garanti un confort et ne se voit pas gênant sur de longues sessions. Son plus gros défaut, l’autonomie, à l’image du premier modèle de Switch sortie 2017, cette dernière voit se sessions nomades limitées. Une autonomie qui dépend bien sur de la configuration (luminosité, son etc) et du jeu. En moyenne, lors de nos tests nous arrivons avec 3h de durée de vie.
Un bond générationnel maîtrisé sur Switch 2
Le constructeur Nippon s’est toujours séparé de la course à la puissance menée par Microsoft et Sony. L’écart s’est quelque peu resserré, la console s’approchant à la puissance d’une PS4 Pro avec l’ajout d’améliorations actuelles comme le ray tracing. Des jeux comme Cyberpunk 2077 peuvent tourner à 60 images par seconde grâce à l’apport décisif du DLSS, une technologie d’upscaling par intelligence artificielle directement intégrée. On peut donc parler d’un véritable “game changer” : le DLSS 2.2 permet à la console d’afficher une image 4K propre en téléviseur, tout en économisant des ressources en portable.

Cette montée en puissance ne se limite pas à l’affichage : les temps de chargement ont été drastiquement réduits grâce à l’adoption d’un stockage UFS ultra rapide, proche d’un SSD. L’interface est d’une fluidité remarquable, l’eShop ne rame plus, et les jeux se lancent instantanément. À l’usage, c’est un véritable confort, notamment en enchaînant les sessions courtes en nomade. Quant au ray tracing, certes présent, il reste très marginal. Seuls quelques titres proposent en tirent profit au prix d’un framerate réduit ou de compromis graphiques. Cela dit, pour une console de ce format, la simple présence d’une telle technologie est déjà remarquable, surtout que les jeux tournent en local.
L’expérience de jeu est également portée par une rétrocompatibilité bien gérée : la quasi totalité des jeux Switch fonctionnent parfaitement. Certains bénéficiant même de mises à jour techniques (résolution, framerate) via des patchs “Switch 2 Edition”. Des titres comme Zelda : Tears of the Kingdom, Super Mario Odyssey ou encore Pokémon : Ecarlate et Violet se montrent ainsi bien plus stables. Côté nouveaux jeux, Mario Kart World s’impose comme une vitrine technologique. Le titre propose des circuits semi-ouverts, environnements dynamiques et un multijoueur à 24 joueurs. Initialement prévu pour la première Switch il est finalement exclusif au nouveau modèle. Mario Kart World illustre parfaitement les ambitions de cette nouvelle génération. Un test du titre arrive prochainement.

GameChat : Discord version Nintendo
C’est sans doute la surprise : l’arrivée d’un véritable système de chat vocal natif baptisé GameChat. Nintendo rattrape (enfin) son retard en intégrant directement un système de communication à sa console. Accessible via un bouton dédié sur le Joy-Con droit , GameChat permet d’inviter des amis en vocal, de créer des groupes et même de discuter en arrière-plan pendant le jeu. À cela peut s’ajouter le partage d’écran comme sur PlayStation 5 afin de voir la partie de vos ami(e)s. Il est même possible de vous afficher dans la discussion avec les caméras propriétaires ou tierces, directement branchées sur la console.

La qualité audio est correcte même à distance en docké, le micro étant sur la console. Point important à noter, GameChat est payant. En effet il est nécessaire d’avoir un abonnement Nintendo Switch Online. Il est également possible que la console subisse des baisses de framerate lors du partage d’écran ou de l’utilisation de la caméra. Cette nouvelle fonctionnalité, malheureusement payante, marque un véritable progrès, là où nous dépendions auparavant de l’application Nintendo.
Approfondir l’expérience avec les accessoires
Aux côtés de sa nouvelle console, Nintendo propose toute une gamme d’accessoires. Les nouveaux Joy-Con 2 conservent leur format emblématique en étant d’autant plus confortable. Ils se fixent désormais magnétiquement, fini les rails parfois capricieux de la première génération. Les sticks analogiques sont annoncés comme plus résistants face au phénomène de drift. Les boutons SL et SR sont également plus larges, facilitant leur usage en mode horizontal. Les Joy-Con première génération fonctionnent sur Switch 2 comme beaucoup d’autres accessoires, mais par conséquents proposent un usage limité.
La manette Pro 2, pour sa part, s’inscrit dans la continuité du premier modèle tout en offrant un confort renforcé, une autonomie légèrement améliorée, une croix directionnelle plus précise, et surtout, deux palettes supplémentaires à l’arrière. Que ce soit avec les Joy-Con ou la manette Pro, il est désormais possible de remapper l’intégralité des boutons. Parmi les nouveautés les plus intrigantes de la Nintendo Switch 2, le Joy-Con droit peut servir de « souris ». Fonctionnalité particulièrement utile pour les jeux demandant une visée précise ou une navigation rapide. La Switch 2 supporte officiellement les claviers et souris externes, connectés en USB via le dock. Sur certains titres compatibles, comme Cyberpunk 2077 les joueurs peuvent ainsi profiter d’une expérience proche du PC.

Enfin la Nintendo Swtich Camera, une webcam branché en USB-C d’environ 1080p avec un objectif grand-angle et manche flexible. Elle se branche sur le port USB-C supérieur et est conçue pour la fonction GameChat. Comme a son habitude, la firme propose des supports volant pour ses manettes, câbles de recharges vendus séparément, pochettes de transport, protections etc…

Des choix tarifaires qui posent question…
En 2025, le jeu vidéo en dématérialisé occupe une place de plus en plus importante. C’est dans ce contexte que Nintendo a réalisé une première historique. Les jeux Nintendo Switch 2 connaissent une hausse de prix notable par rapport à la génération précédente. Par exemple, Mario Kart World est proposé à 89,99 € en version physique et 79,99 € en version numérique, tandis que Donkey Kong Bananza est à 79,99 € en physique et 69,99 € en dématérialisé. Une différence non seulement entre physique et dématérialisé mais aussi entre exclusivités elles mêmes. Plusieurs types de supports physiques coexistent. On trouve tout d’abord les jeux complets sur cartouche et les codes de téléchargement vendus dans des boîtiers traditionnels. La grande nouveauté réside dans les Game Key Cards : ce sont des cartouches vendues en magasin qui ne contiennent pas le jeu, mais permettent uniquement de télécharger celui-ci depuis le Nintendo Store. La cartouche restant nécessaire à chaque utilisation du titre en question.
Nous pouvons trouer également les cartouches de jeux en « Nintendo Switch 2 édition », compatible sur la première et seconde génération de machines. Le contenu et la technique différant donc du support sur le quel la cartouche est jouée. Les cartouches peuvent se différencier sur les boites mais aussi via des écriteaux.

Par ailleurs une nouveauté appelée est apparue GameShare. Fonctionnalité qui permet de partager un jeu avec d’autres consoles Switch 2 ou Switch 1 appartenant au même groupe familial. Il est désormais possible de prêter une copie d’un jeu compatible pendant 14 jours sans limite de temps de jeu. Le GameShare se veut en quelques sorte similaire au prêt de jeux physique.

Une génération tournée vers l’avenir
Sans bouleverser sa formule, la Switch 2 affine avec brio le concept hybride qui a fait la renommée de sa grande sœur. Plus puissante, plus réactive et plus agréable à utiliser, elle corrige plusieurs lacunes de la première génération. Ergonomie repensée, compatibilité clavier-souris, GameChat et technologies actuelles : autant d’améliorations qui renforcent l’expérience. Le tout s’inscrit dans un design soigné, avec un écran LCD convaincant qui ne fait pas regretter l’OLED. Bien qu’une Switch 2 OLED semble inévitable à l’avenir.
Mais tout n’est pas parfait. Le line-up de lancement reste timide, le menu principal quasiment inchangé et la politique tarifaire de certains jeux peut prêter à débat. Le GameChat est un bon ajout mais fondamentalement, le bouton physique de la console est inutile si vous ne payez pas. Une refonte de l’interface, plus en adéquation avec cette montée en gamme, aurait été la bienvenue. Notamment avec l’ajout de thèmes, de musique.. Quant à l’autonomie, elle reste un peu juste : mieux vaut prévoir un chargeur lors des déplacements.
Point plus que crucial : le prix. La console est vendue à 469,99€ seule et 509,99€ avec Mario Kart World au format numérique (pack temporaire). La génération PS5/Xbox Series a vu ses prix augmenter, une première dans l’histoire. Il n’est pas impossible qu’avec le contexte actuel, la Switch 2 puisse prendre cette voie.
La Nintendo Switch 2 reste néanmoins une excellente console, solide, bien pensée, et déjà prometteuse pour les années à venir. Fans de Nintendo, amateurs de jeux nomade il serait compliqué de passer à coté !
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