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V pour Vendetta : Le film à découvrir

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Farbed

Passionné de cinéma et de pop culture (star wars, DC comics, mangas), j'analyse les nouveautés pour decrypter le meilleur (et parfois le pire) de la pop culture.
Aujourd'hui on découvre : V pour Vendetta. Ce film tiré d'une série de bande dessinées, qui a inspiré le plus célèbre groupe de hackeurs du monde.
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Adapté du roman graphique d’Alan Moore, V pour Vendetta dépeint un futur autoritaire où un justicier masqué incarne la révolte contre l’oppression.

V pour Vendetta

V pour Vendetta est un film d’action americano-germano-britannique sorti aux États-Unis en 2006 et réalisé par James McTeigue. Tiré d’une série de bandes dessinées d’Alan Moore (Watchmen, From Hell, Killing Joke) et David Lloyd, le scénario du film a été écrit par les Wachowski (Matrix, SpeedRacer, Cloud Atlas). Le film est porté par Natalie Portman (Star Wars, Black Swan, Léon) qui prête ses traits à l’héroïne Evey Hammond et Hugo Weaving (Le seigneur des anneaux, Matrix, Captain America : first avenger) qui cache les siens sous le masque de Guy Fawkes. Ce masque est devenu un symbole de résistance et de protestation, inspirant bien des années plus tard le plus célèbre groupe de hackeurs, Anonymous.

Synopsis : une réalité dystopique.

Dans une Angleterre dystopique où un régime totalitaire fait régner la peur et la censure, un homme masqué connu uniquement sous le nom de « V » orchestre une série d’attaques spectaculaires contre le gouvernement. Caché dans l’ombre, cultivé et insaisissable, V cherche à réveiller les consciences du peuple, endormi par la propagande. Sa rencontre avec Evey, une jeune femme ordinaire prise dans la tourmente, va bouleverser leurs destins.

Entre film d’action politique et fresque révolutionnaire, V pour Vendetta propose une relecture poignante du combat pour la liberté, porté par un personnage mystérieux qui préfère la poésie et les explosifs aux discours creux. Le récit se déroule dans une ambiance oppressante, rythmée par des scènes stylisées et une tension constante.

Sans sombrer dans le pur divertissement ou la morale facile, le film pose une question qui résonne bien au-delà de son intrigue : jusqu’où peut-on aller pour défendre ses idées ?

Un film trop peu connu

Lors de sa sortie en 2006, V pour vendetta n’a pas connu le raz-de-marée des gros blockbusters. Malgré l’empreinte du label « Wachowski », le film a été accueilli de façon mitigée par la critique anglo-saxonne. Son ton sombre, son discours politique frontal et son esthétique théâtrale ont déconcerté une partie du public, surtout aux États-Unis.

À sa sortie, le film arrive dans le climat tendu de l’ère post-11 septembre, où la question de la sécurité nationale est omniprésente. V pour Vendetta, lui, va à contre courant : il interroge le pouvoir, la peur et la légitimité de se révolter. Autant dire que son message n’était pas vraiment dans l’air du temps pour séduire les salles de cinéma. Avec une campagne marketing maladroite, beaucoup s’attendaient à un film d’action classique, voir à un « sous Matrix« . En réalité, c’est une œuvre plus bavarde, plus littéraire,l’action reste secondaire par rapport au discours politique. La profondeur et la noirceur du propos ont surpris ceux qui s’attendaient à un simple blockbuster.

Aujourd’hui encore, il reste un film culte, mais discret. Il a trouvé sa place chez certains amateurs du genre. Mais malgré son influence, il reste curieusement absent des grandes discussions autour du cinéma de genre ou des adaptations de comics. Trop atypique, trop politique, trop dense peut-être. Mais c’est justement ce qui en fait un film à part, et une œuvre que l’on gagnerait largement à redécouvrir.

Affiche « V pour Vendetta », 2005.
Affiche « V pour Vendetta », 2005.

Pourquoi il mérite d’être vu

D’abord pour son atmosphère unique. Le film baigne dans une esthétique gothique et stylisée, presque théâtrale, qui colle parfaitement à son propos. Chaque scène est travaillée visuellement, avec une mise en scène qui balance entre tension politique et poésie tragique. C’est un film qui a du style.

Ensuite pour le personnage principal, V, incarné par Hugo Weaving. Derrière ce masque figé, c’est par la voix, le langage corporel et les références littéraires que le personnage prend vie. Rarement un anti-héros aura été aussi charismatique, complexe et insaisissable. Natalie Portman de son côté livre une performance marquante. Son évolution tout au long du film, aussi bien psychologique que physique, donne au récit une réelle profondeur émotionnelle.

Mais ce qui distingue vraiment V pour vendetta, c’est le fond. Le film pose des questions toujours actuelles : manipulation de l’information, montée de l’autoritarisme, place du peuple face au pouvoir, rôle de la peur comme outil politique. Rien que pour ça, on devrait le voir, le revoir et en débattre. Et surtout, il ne donne jamais de réponse toute faite. Il invite à réfléchir, à remettre en question et à sortir du confort des certitudes.

Fun facts

Le masque de V est devenu un symbole politique mondial. Depuis la sortie du film, le fameux masque de Guy Fawkes est devenu l’un des emblèmes les plus reconnaissables de la contestation. Le collectif Anonymous l’a popularisé, et des manifestants l’ont ensuite porté dans de nombreux mouvements politiques.

Hugo Weaving n’était pas le premier choix pour incarner V. Les producteurs avaient initialement sélectionné James Purefoy (Rome, Chevalier, Following) pour le rôle. Il a même tourné pendant plusieurs semaines avant de quitter le projet, incapable de s’adapter au jeu masqué. Weaving a alors repris le rôle en cours de route, mais certaines scènes utilisent encore le corps de Purefoy.

Alan Moore, le créateur du comics original, a refusé qu’on le crédite. L’auteur britannique, connu pour son exigence artistique et son aversion pour Hollywood, s’est désolidarisé du film, dès sa production. Il considérait que l’on avait édulcoré et américanisé le message de son œuvre, notamment en gommant certains messages plus anarchistes et nuancés. Son nom n’apparait même pas dans le générique.

Verdict : V pour Vendetta

Avec son esthétique marquante, ses dialogues tranchants et son propos toujours d’actualité, V pour Vendetta est bien plus qu’un simple film de genre. C’est une œuvre politique pleine de rage et d’idéal romantique, qui mérite clairement qu’on s’y attarde (ou qu’on y retourne).

Dans un paysage cinématographique souvent dominé par des blockbusters formatés, V reste un électron libre : imparfait, parfois théâtral, mais viscéralement sincère. Et surtout, il fait ce que peu de films osent encore faire : il pousse à la réflexion, à tout remettre en question, et à ne pas tout accepter comme une fatalité.

V pour Vendetta ne cherche pas à plaire à tout le monde, et c’est sans doute pour ça qu’il mérite d’être vu. C’est un film qui prend des risques, mais qui marque. Un de ces récits qu’on n’oublie pas, parce qu’il continue de nous faire réfléchir bien après le générique de fin.

« Les idées sont à l’épreuve des balles »

Note : 17/20

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