Annoncé en grande pompe lors du Nintendo Direct d’avril 2025 dédié à la Switch 2, Donkey Kong Bananza est la première exclusivité post-lancement. Inspiré de Mario Odyssey, ce jeu de plateforme 3D vous invite à guider Donkey Kong à travers plusieurs niveaux souterrains. Nous avons terminé le jeu et exploré tous ses recoins : il est temps de faire le bilan.
Ce test ne comporte PAS de spoilers de Donkey Kong Bananza.
Bananza, c’est quoi ?
Après des années de silence en solo, Donkey Kong signe son grand retour dans un jeu 3D ambitieux, exclusivement sur Switch 2. Mais cette fois, il ne s’agit plus simplement de bondir de tonneau en tonneau : le gorille emblématique adopte une toute nouvelle philosophie de jeu, centrée sur la destruction et l’exploration.
L’aventure débute sur l’île Lingots, où Donkey Kong découvre un champ de cristaux de bananes dorées, appelés Banandium. Attiré par cette richesse, il se retrouve confronté à la Void Corporation (VoidCo). Cette organisation de singes malfaisants souhaite s’emparer des ressources pour atteindre le cœur de la planète, où un vœu légendaire peut se réaliser. DK part alors dans les profondeurs souterraines et y découvre une mystérieuse pierre, dans laquelle Pauline est en réalité enfermée. Après l’avoir libérée, il forme avec elle un duo soudé.

Ensemble, Donkey Kong et Pauline entreprennent une course contre la VoidCo à travers des strates souterraines toujours plus variées : jungles cristallines, déserts, cavernes gelées ou encore plages… Chaque niveau majeur se termine par un affrontement avec un membre de la VoidCo. Sur le plan narratif, le jeu est volontairement léger. L’histoire n’a rien de profond, mais elle sert surtout de prétexte à la progression. Les cinématiques sont rares et les dialogues limités.
Oh Bananaaaaa
Pour avancer, il vous faudra résoudre diverses énigmes liées à l’environnement. Ces dernières mettent à l’épreuve votre sens de l’observation et votre agilité. La trame principale est guidée, chaque biome en monde semi-ouvert incitant à l’utilisation d’un pouvoir précédemment obtenu. Vous aurez la possibilité de revenir dans les différentes strates pour explorer et atteindre les 100 %. Certains passages sont en effet bloqués tant que certaines capacités n’ont pas été acquises.

Progression et personnalisation
Votre aventure repose sur un arbre de compétences qui évolue au fil de la collecte de Banandium. Vous pourrez y débloquer et améliorer des aptitudes spécifiques à chaque transformation animale. La forme Zèbre permet des sprints éclairs, l’Autruche allonge les sauts avec élégance, Bananza Kong frappe avec puissance, tandis que l’Éléphante interagit avec l’environnement en aspirant des éléments pour les réutiliser. Enfin, la forme Bananza Serpent confère à Donkey Kong le double saut ou encore le saut chargé, permettant d’atteindre des zones inaccessibles autrement. Chaque transformation dispose de son propre sous-arbre, offrant des capacités passives ou actives qui enrichissent à la fois l’exploration et les affrontements. Certaines compétences influent directement sur le terrain, d’autres améliorent l’efficacité en combat contre les sbires de la VoidCo.

En complément, un système de costumes vient affiner encore davantage votre façon de jouer. Selon l’équipement choisi, vous pourrez résister à la lave, détruire plus efficacement ou vous déplacer plus rapidement sous terre. Ce mécanisme, directement lié à la collecte d’objets dans les niveaux, apporte une dimension stratégique bienvenue. Il complète habilement les transformations et renforce la personnalisation de Donkey Kong et Pauline tout au long de l’aventure.

Un aspect intéressant du jeu est le mode guidé/non guidé, qui permet deux manières distinctes de progresser. En mode guidé, les objectifs sont clairement indiqués pour une expérience plus linéaire et accessible. En mode non guidé, vous êtes libre d’explorer à votre rythme. Ce choix permet d’adapter le gameplay selon les préférences, entre défi et détente.
La destruction au cœur du jeu
Le gameplay de Donkey Kong Bananza combine harmonieusement plateforme, découvertes et transformations. L’aspect destruction constitue un pilier majeur en conférant une impression de puissance et de liberté. Avec ses différentes formes, comme Bananza Kong, vous pouvez démolir des sections du décor, faire s’effondrer des structures ou casser des murs pour accéder à des zones secrètes. Ces éléments destructibles sont intelligemment intégrés aux énigmes et à la progression dans le jeu.

Chaque zone propose plusieurs chemins ou approches selon les compétences et transformations débloquées. Les niveaux sont construits en strates, avec des embranchements cachés, plateformes mouvantes, passages souterrains ou sections verticales. Le jeu vous invite à garder vos réflexes, appuyés par une force brute. On ressent un malin plaisir à tout détruire ; les cartes, elles, se montrent ainsi sous un nouveau jour. Ce design ouvert, presque « metroidvania » dans l’esprit, permet de revenir dans d’anciens niveaux avec de nouvelles capacités pour en débloquer tous les secrets.

À l’image d’un Mario, Donkey Kong Bananza propose des zones secrètes cachées un peu partout dans ses niveaux. Ces passages dissimulés récompensent la curiosité et l’utilisation astucieuse des transformations.
Une direction artistique charmante
D’un point de vue visuel, Bananza exploite à merveille les capacités de la Switch 2. Les environnements sont colorés, lisibles et fourmillent de détails vivants. Les seuls temps de chargement interviennent entre les strates principales, dissimulés derrière une animation de chute de DK et Pauline. Côté sound design, c’est soigné : chaque matériau produit une réponse sonore distincte. La bande-son, signée David Wise (compositeur historique de la série), mêle groove jungle, funk vintage, soul des années 70 et même quelques numéros musicaux chantés, avec Pauline en guest star.

Les transformations de Donkey Kong bénéficient elles aussi d’un soin particulier : chaque forme animale possède un design distinct, immédiatement lisible, alliant humour et puissance. Pauline, avec son look rétro-pop et son aura magique, tranche volontairement avec la brutalité de DK. Les antagonistes de la VoidCo arborent quant à eux un style techno-industriel plus anguleux. L’ensemble confère au jeu une identité graphique marquée, à mi-chemin entre cartoon moderne et fable tropicale, soutenue par une animation fluide et expressive, aidée par un redesign complet de Donkey Kong.
Une coopération asymétrique accessible et maligne
Le mode coopératif de Donkey Kong Bananza permet à un second joueur de rejoindre l’aventure en incarnant Pauline. Disponible sur une console, GameShare en sans fil local ou via le GameChat de la Nintendo Switch 2.
Contrairement à un mode deux joueurs classique, ici, la coopération est asymétrique : Donkey Kong reste le personnage principal, tandis que Pauline agit en soutien. Elle peut interagir avec l’environnement, absorber certains éléments, les lancer sur les ennemis ou encore activer des mécanismes à distance. Pensé avant tout comme une aide ponctuelle, ce mode s’adresse aux joueurs moins expérimentés ou aux plus jeunes, souhaitant participer sans gérer toute la navigation. Malgré quelques situations confuses liées à la caméra, notamment dans les espaces restreints, cette fonctionnalité ajoute une dimension conviviale.
Bonne surprise : le mode GameShare permet à un joueur possédant une Switch 2 de faire jouer un ami sur une Switch de première génération !

La répétitivité mais à quel prix ?
Le level design est, comme nous l’avons vu, similaire d’un biome à l’autre : une ligne droite menant à un boss ou à une nouvelle zone, entrecoupée de petits axes menant à des endroits plus ou moins cachés. Une formule efficace sur le papier, mais qui, lors de longues sessions, montre ses limites. Bien que les environnements et le level design varient, une certaine lassitude peut s’installer. Les boss offrent des affrontements visuellement impressionnants et bien mis en scène. Cependant, certains s’éternisent ou suivent un script trop rigide, ce qui nuit à l’immersion. La destruction y est parfois peu utile, cassant un peu la cohérence avec le reste du jeu. De plus, quelques affrontements souffrent de problèmes de lisibilité ou de caméra, notamment dans les espaces confinés.

Le jeu présente quelques baisses de framerate ponctuelles, malgré une stabilité globale impressionnante. Ces ralentissements surviennent uniquement en mode portable, notamment lors de destructions massives. La Switch 2 semble exploitée jusqu’à ses derniers retranchements. La caméra automatique peut aussi devenir un peu capricieuse, surtout en phase de creusage vertical ou dans des niveaux très exigus. On se retrouve parfois désorienté, contraint de réajuster manuellement l’angle pour retrouver ses repères.
Le jeu principal se boucle en un peu moins d’une quinzaine d’heures, mais il propose de nombreux objectifs annexes : défis d’exploration, collecte de Banandium, quêtes secondaires avec les Kong alliés, zones secrètes… Les joueurs complétistes peuvent sans problème dépasser les 25 à 30 heures de jeu. Rejouer les précédentes strates avec de nouveaux pouvoirs procure un réel plaisir de rejouabilité.
Conclusion :
| Les + | Les – |
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Donkey Kong Bananza s’impose donc comme un retour en force pour le célèbre gorille, porté par une direction artistique soignée, un gameplay riche en sensations et un sound design percutant. Le nouveau design de Donkey Kong fonctionne à merveille, tout comme la diversité des biomes traversés, qui offrent un vrai plaisir de découverte. L’optimisation est globalement solide, et le contenu généreux, entre transformations à débloquer, défis annexes et secrets bien cachés. Un titre qui garantit de belles heures de jeu, notamment pour les complétistes.
Cependant, malgré ses nombreuses qualités, le titre n’est pas exempt de défauts. Une certaine répétitivité s’installe sur la durée, la difficulté reste quasi absente, et la caméra se montre parfois capricieuse, en particulier dans les zones confinées. Quelques baisses de framerate viennent également rappeler que la technique n’est pas toujours irréprochable.
Bananza réussit à moderniser la formule Donkey Kong tout en respectant son héritage, livrant une aventure accessible, rythmée et généreusement fun. Alors oui, le dernier titre de la Switch 2 nous a bel et bien donné la banane. C’est pourquoi nous lui attribuons la note de : 15/20
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