Le quatrième volet principal de la saga Mafia, intitulé Mafia : The Old Country, a été révélé le 20 août 2024 à l’occasion de la Gamescom. Développé par le studio Hangar 13, ce préquel annonce un retour aux racines de la franchise, cette fois en Sicile au début du XXᵉ siècle. Ce dernier promet une plongée immersive dans le parcours d’Enzo Favara au sein de la mafia.
Ce test ne comporte PAS de spoilers de Mafia : The Old Country.
Un retour aux origines plus que bienvenue
The Old Country a fait un choix plus que radical : nous voilà au cœur de la Sicile, aux origines de la Mafia. Le jeu nous plonge dans la genèse de la criminalité organisée, bien avant les rues américaines de Lost Heaven, Empire Bay ou encore New Bordeaux. Cette fois, le récit prend place dans l’Italie rurale et montagneuse du début du XXᵉ siècle, un territoire marqué par la pauvreté, l’injustice sociale et une autorité souvent absente ou corrompue. Nous suivons le personnage d’Enzo, un jeune homme fuyant la misère en quête de justice, mais dans un monde sans foi ni loi où ce sont les hommes de l’ombre qui détiennent les clés de l’ordre. Ce contexte rude le pousse progressivement à embrasser une voie qu’il n’avait pas choisie. C’est ainsi qu’il entre dans la Famille, un monde régi par des valeurs profondes : l’honneur et la fidélité.

L’histoire s’intéresse autant à la naissance des premiers clans mafieux qu’aux dilemmes intimes de son protagoniste. Elle creuse les thèmes de loyauté, de sacrifice et de trahison. Ce n’est pas juste un récit de gangsters, c’est une tragédie humaine racontée avec sobriété, où chaque décision pèse lourdement sur le destin du héros et de ceux qui l’entourent. La narration, digne d’un long métrage, est renforcée par des cinématiques au format CinemaScope, qui accentuent l’identité cinématographique du jeu comme The Evil Within et The Order 1886.
Sans entrer dans les détails, The Old Country sert de fondation à l’univers Mafia, en dévoilant les premiers rouages du système criminel qui s’exportera plus tard aux États-Unis. C’est une fresque à la fois intime et épique, qui mêle fiction et échos historiques, dans un cadre rarement exploré dans le jeu vidéo.

Une fidélité historique
Mafia : The Old Country adopte un réalisme prononcé, à la fois historique, culturel et mécanique, pour offrir une immersion poussée. Hangar 13 a choisi de reconstituer avec soin le contexte social de l’époque : villages pauvres, autorité corrompue, traditions familiales rigides, et naissance des premiers clans mafieux. Les PNJ, par leurs dialogues et leurs comportements, participent à ancrer le monde du jeu dans un quotidien crédible.
Cette approche réaliste se traduit aussi dans le gameplay. Les armes sont rudimentaires, peu précises, rares et lentes à recharger — chaque affrontement devient tendu et dangereux. De même, les véhicules sont peu performants, bruyants, difficiles à manier, et fidèles à l’époque. L’ensemble des éléments renforce le sentiment de vulnérabilité et l’importance de chaque déplacement en combat.

Une reconstitution grâce à un travail de documentation rigoureux
Hangar 13 va encore plus loin dans sa volonté de fidélité :
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Les sons de toutes les armes utilisées dans le jeu sont enregistrés à partir d’armes réelles de l’époque — coups de feu, chocs, chargements —.
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Les véhicules historiques modélisés sont basés sur des voitures authentiques, photographiées, filmées et même conduites afin de capturer leurs sonorités mécaniques spécifiques.

Tous ces éléments s’inscrivent dans une vision qui privilégie l’observation : pas de mini‑map, pas d’icônes invasives, juste un univers qui s’impose par ses détails réalistes. Tel un musée vivant, le jeu vous convie à observer, sentir et vivre chaque moment.

Mafia : The Old Country est traduit dans de nombreuses langues dont le français. Nous ne pouvons que vous recommander vivement la VO sicilienne pour être au cœur de l’expérience !
Un Gameplay « Old School » mais plaisant !
Mafia : The Old Country s’agence en chapitres clairement découpées, privilégiant une progression linéaire et scénarisée. Chaque mission sert avant tout à faire avancer l’histoire, à la manière d’un film interactif, avec peu de digressions ou de missions secondaires. Le monde ouvert, bien que présent, reste en toile de fond : il sert davantage à l’immersion et à la contextualisation qu’à l’exploration libre. Le mode exploration est accessible indépendamment de l’histoire afin de récupérer des collectibles et autres objets. Des activités comme les trajets en voiture ou à cheval ou quelques interactions avec des PNJ dans des lieux emblématiques enrichissent cette dimension sans jamais vous détourner de la trame principale. Ce choix de conception rappelle les premiers volets de la série. Il mise sur une ambiance forte plutôt qu’une surenchère de contenu.

Malheureusement, qui dit « Old School » dit tous ses inconvénients. La structure même du titre est bien souvent une répétition entre gunfight à couvert et petites phases d’infiltration.
Manette en mains, The Old Country propose une jouabilité globalement classique, parfois rigide, mais fidèle à l’univers qu’il dépeint. Les gunfights sont lourds, volontairement pesants, avec des armes d’époque qui imposent leur cadence et leur maniement — rechargements manuels, recul important et munitions limitées. Les séquences d’infiltration demandent de la discrétion, mais peuvent frustrer par une IA peu réactive ou, au contraire, trop punitive. Les combats au corps-à-corps, notamment les duels au couteau, sont stylisés mais répétitifs. Heureusement, quelques séquences plus dynamiques — comme des courses-poursuites à cheval ou en véhicule — viennent accélérer le rythme. Le HUD épuré et la caméra volontairement cinématographique renforcent l’immersion, même si certaines imprécisions de gameplay peuvent parfois ternir l’expérience.

Des mises à mort à la hauteur de la légende ?
Quiconque a joué à un jeu Mafia s’est déjà retrouvé face à l’assassinat cinématographique d’un chef mafieux. Ces mises en scène ont fait la renommée de la série à travers la trilogie. The Old Country vous amènera vers plusieurs assassinats marquants sans toutefois les mettre en scène. Seul un devrait attirer votre attention, il interviendra lors d’une infiltration dans l’Opéra de Palerme, mais nous vous gardons la surprise !

Un système de progression ancré dans la narration
Le jeu introduit un système subtil et cohérent avec son univers religieux : Enzo peut équiper des perles et médaillons sur son chapelet, chacun des médaillons délivrant un bonus de gameplay spécifique (meilleure santé, plus de munitions, furtivité améliorée, etc.). Certains peuvent être achetés dans la boutique de Pasquale, tandis que d’autres se débloquent en explorant des lieux spécifiques ou en accomplissant certaines actions. Vous pourrez augmenter le nombre d’emplacements pour ces perles en améliorant votre chapelet, offrant ainsi une personnalisation progressive des capacités d’Enzo.

Exploration, véhicules, chevaux et collecte :
La progression se prolonge au-delà des combats : le jeu invite à découvrir son environnement via des collectibles comme les Mystery Foxes, articles de journaux et notes, disséminés dans les missions et accessibles en mode exploration. Ces éléments approfondissent le lore de cet univers et permettent de raccrocher les wagons avec les jeux suivants. De plus, les moyens de transport comme les voitures anciennes et les chevaux ne sont pas de simples outils utilitaires : l’écurie et le garage se débloquent durant l’avancée de l’histoire. Votre cheval et vos véhicules sont personnalisables à souhait. Ces derniers permettent non seulement de rejoindre les missions, mais aussi de parcourir San Celeste, un environnement contemplatif jonché de petites histoires visuelles et d’anecdotes historiques.

L’optimisation peut parfois faire des siennes
Bien que le titre brille par l’ambiance Sicilienne et sa volonté de réalisme il n’en est pas moins brouillon sur certains aspects. Il est courant, même après mise à jour (actuellement en 1.003.000) de voir quelques ralentissements, des baisses d’images par secondes. Le plus flagrant étant la distance d’affichage, notamment lors d’utilisation de véhicules rapides. De nombreux éléments, petits comme grands se trouvent plus ou moins absents à une certaine distance.
Vous n’êtes pas à l’abri de rencontrer divers bugs de collision, à voiture, à pieds ou encore des PNJ.

Conclusion :
Les + | Les – |
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Malgré une technique globalement discutable, mais encore perfectible, Mafia : The Old Country s’affirme comme un titre convaincant. On peut clairement le comparer à Mafia II, avec son système en chapitres et sa touche de monde ouvert. The Old Country lui ressemble aussi par sa narration et sa brutalité.
Malgré cette approche similaire, il se révèle un peu moins percutant, principalement en raison de ses problèmes techniques.
Cependant, les points forts du dernier jeu de Hangar 13 arrivent à éclipser ses faiblesses. En effet, l’immersion, plus fidèle que jamais dans la Sicile du XXe siècle, nous transporte plus profondément qu’aucun jeu de la franchise jusqu’à présent.
Mafia : The Old Country est disponible à moindre prix pour seulement 50€ en raison de sa durée de vie. Nous sommes face à un préquel indispensable pour tous fan de la licence et une porte d’entrée aux nouveaux joueurs souhaitant découvrir cet univers débuté en Août 2002 sur PC.
C’est pour toutes ces raisons évoquées que nous lui attribuons la note de : 17/20
Battlefield 6 vient de nous proposer sa première bêta, il est l’heure de faire le point de toutes les infos du futur FPS majeur de EA !